ABANDONED TO DANCE
Alors que l’on pouvait comparer les premiers morceaux de Valeero à du Queen of the Stone Age tout craché, « Charade » nous emmène vers un Ailleurs. Aux méthodes rigoureuses, ce groupe allie sons et images en adéquation à un rock dansant.
Entretien avec le chanteur, Antoine Litt.
Y a-t-il un message particulier derrière le clip de « Charade » ?
Avec le réalisateur, Thomas Mancuso, on a discuté pendant longtemps du morceau avant de tourner quoi que ce soit. Le but était de laisser le spectateur un peu dans le flou, pour qu’il puisse se faire sa propre projection de la chanson et du personnage. Le clip est une non-intrigue comme dit Thomas, une sorte d’excuse à l’image.
David Lynch a déclaré que ce qui effraie le plus, ce n’est pas la réalité, mais ce qu’on imagine qu’elle cache.
Ça rejoint un peu ce que j’expliquais. Dans nos morceaux, nos paroles et nos images, on préfère ne pas tout dire et laisser la place à l’interprétation du public.
En termes d’images, quels sont vos objectifs ? Et qui sont vos modèles ?
Le but est simplement de produire des images qui collent bien avec notre son et qui le renforce. Il y a beaucoup d’échanges avec Sébastien Plumier, notre graphiste, avec qui on bosse depuis 10 ans. Il est un membre à part entière du groupe. Nos discussions tournent plus autour de thèmes, d’inspirations, de couleurs que de modèles. Je lui envoie des images ou des screenshots non-stop et quand on se voit on met tout en commun pour voir où ça peut nous mener. Pour le visuel de « Charade » par exemple, Seb nous avait fait pas mal de propositions, ça n’a pas été facile de choisir mais le résultat final est top !
Stany Ponitka joue toujours dans vos clips. Pourquoi l’avez-vous choisi ? Y a-t-il un fil conducteur entre chaque histoire de vos clips ?
Quand il a joué dans notre premier clip, on ne savait même pas qu’il serait aussi bon. Comme Sébastien, il comprend tellement bien l’ambiance que l’on cherche à dégager de nos morceaux qu’il ne faut pas lui expliquer longtemps.
Tourner avec d’autres acteurs nous a bien effleuré l’esprit, mais à chaque fois, il revient comme l’évidence. A la base, ce n’était pas notre volonté d’en faire un fil conducteur mais au final, pourquoi pas ! Le liant entre les clips, c’est plutôt une ambiance qui est propre au groupe, une façon de mettre en avant la track sans trop en dire.
Qu’est-ce que vos nouveaux morceaux ont de différent par rapport aux anciens ?
Un côté dansant, une certaine légèreté. On tient à s’amuser en les enregistrant, et surtout en les jouant sur scène. On touche aussi à d’autres instruments et à des sonorités plus synthétiques. Les compositions sont travaillées en studio le plus tôt possible et pas juste à l’enregistrement, ça permet d’avoir plus de recul.
Comment s’est passé l’enregistrement de votre album ? Avez-vous une anecdote liée à l’enregistrement ?
Pour l’enregistrement de Sweet Abandon, le groupe a passé beaucoup de temps sur les détails, à peaufiner les paroles, les mélodies…
On voulait que tout soit parfait pour le premier EP de Valeero.
Avec Yannick Lemoine à la production, il nous a fallu 3 jours et 2 nuits en continu pour enregistrer les tracks de base en studio et 4 mois pour faire le reste, c’est-à-dire les voix, solos, ambiances… Aujourd’hui, la méthode de travail est un peu différente et nous marchons plus au feeling. Nous sommes toujours en quête de nouvelles sonorités et le fait de sortir les morceaux un par un nous permet d’expérimenter un peu plus loin à chaque fois.
Où avez-vous toujours rêvé de jouer ?
Dour, La caverne, samedi 22h30 par exemple… (rire)
DRAMA
Interview faite le 27/11/18