Jack White sort des sentiers battus depuis quelques années. Il assume une posture de géant du blues contemporain. Ses deux premiers albums demeurent très accessibles. Puis, advient un jet très expérimental, voire trop foireux. Boarding House Reach mêle un foutoir impossible à retenir. L’opus est au carrefour entre hip hop, rock, sonorités de science-fiction…
Heureusement, Jacques commence à contrôler ses désirs de surprendre. La ballade If I Die Tomorrow illustre le point d’équilibre de l’artiste. On s’éloigne des lubies artistiques. On s’approche d’un morceau folk, au mixage policé.
Là où le musicien fait mouche ? Vers la fin du titre. Il apporte une touche mesurée, tant ses effets à la guitares sont ultra maîtrisés. La mesure. C’est peut-être ce qui manquait chez le bluesman le plus intéressant de son époque.
Dès lors, il préfère livrer deux projets distincts – Fear of the Dawn et Entering Heaven Alive – plutôt que trente morceaux éclectiques sous un même format. Sa méthode de travail rappelle clairement celle de Dave Grohl. En 2005, Foo Fighters sort un disque tantôt électrique, tantôt acoustique, via le double album In Your Honor.
Les chansons douces et mélodieuses ne se mariaient pas bien avec les morceaux plus lourds. J’ai donc commencé à les scinder lentement en deux ensembles de titres. C’était nettement mieux de leur offrir leur propre petit univers. -Jack White (Rock&Folk, mai 2022)
Même s’il s’enterre à la fin du clip, mémorisez cette affirmation : je ne remplirai pas sa fosse de merdes. Jack is not dead.
DRAMA
Illustration ©Brantley Gutierrez