La sagacité de Bo Burnham l’amène à composer une fresque de notre époque. L’artiste passe en revue les absurdités actuelles avec un humour qui pique. Il n’est pas pour autant violent dans ses propos. Inside propose vraiment de sages paroles. Quelle est l’arme principale de ses mots ? L’ironie.
L’Américain s’enferme chez lui pour prouver au monde entier que rien ne peut stopper sa créativité. Même si ce n’est probablement pas le message ou l’enjeu d’Inside, son réalisateur déploie tous ses talents : comédien, musicien et admirable metteur en scène ! Peut-être qu’il souhaitait afficher quelques dissonances sociales devenant de plus en plus dangereuses : la neurochimie pétée des enfants collés à des écrans, l’ego surdimensionné des instagrameuses ou même notre indifférence face aux catastrophes écologiques… ou bien est-ce juste son unique moyen de surmonter ses angoisses. De fait, par le passé, notre protagoniste souffrait d’anxiété, allant jusqu’à faire des crises de panique sur scène.
Speaking is the salvation.
Il exprime cette solution contre son mal être lors d’une interview. La méditation et l’ouverture aux autres n’a rien d’insensé. Inside s’inscrit dans cette optique de journal intime ouvert au monde. Notre sourire et nos remises en question s’entrecroisent alors à chaque séquence.
©IMDb
Je vous encourage donc à contempler ses critiques acides. Aux côtés de ses instruments, Bo Burnham sombre au fur à mesure vers un isolement haut en couleurs. Il faut découvrir cet artiste accompli élaborant un spectacle fait maison.
Mention honorable à son audace lorsqu’il démontre qu’il est prêt à faire oublier tous les tracas de son public face à ses prestations.
Are you feeling nervous ? / Are you having fun ? / It’s almost over / It’s just begun /
Don’t overthink this / Look in my eye / Don’t be scared / Don’t be shy / Come on in /
The water’s fine
Inside est un hymne à la création. Nul besoin de voyager aux quatre coins du monde pour offrir un délire cinématographique. Bo Burnham enchaîne ses gags avec le matériel du bord. Je ne connais rien de l’humoriste. Néanmoins, les 87 minutes de son projet suffisent à en savoir davantage sur son univers. Puis, mierda ! Ca fait du bien de voir une comédie musicale mêlée à du stand up de métaphysicien !
DRAMA