The Neon Demon ou NWR, perfectionniste du Mal

Moi qui voulais me saouler avant de voir le dernier bijou cinématographique de Nicolas Winding Refn, pensant que ce serait plus facile de comprendre ce genre de cinéma, dit d’auteur…

Cette idée « d’alcoolique anonyme » était stupide. Il est clairement faisable de comprendre tous les symboles utilisés dans The Neon Demon, tout en étant sobre.

Je ne vais pas insister sur mes éloges à propos de l’image et du son : c’est tout justement trop beau. Cliff Martinez sait, à son habitude, nous servir des sons électroniques et une ambiance froide et rétro de discothèque « underground ».
Quant à la photographie, elle est riche en couleurs : Refn s’est véritablement amusé à composer des plans comme des tableaux aux milles et une couleurs néons.

Il est vrai que les films de NWR ne sont pas ceux que j’aimerai voir plusieurs fois (à part peut-être Drive) à cause d’un taux exagéré de scènes violentes ou encore d’un manque de dialogues qui laisse souvent place à des silences glacials.
Il n’empêche que ce réalisateur attire mon attention à chacun de ses longs-métrages.

Le réalisateur danois décide cette fois de raconter l’histoire d’une jeune fille qui se lance dans le monde de la mode à Los Angeles. Cette demoiselle n’a pas idée de la sphère démoniaque qu’elle découvrira.

Les raisons qui m’ont portées à ne pas rater The Neon Demon sont nombreuses : il a été hué à Cannes (ce qui le rend d’autant plus intéressant), joue énormément avec les miroirs, met en scène une multitude d’actrices, en n’oubliant pas des palettes chromatiques exacerbées, etc. Mais si je devais retenir une idée extrêmement pertinente, c’est celle de comparer le domaine de la mode à la Mort. Une protagoniste maquille tout aussi bien le personnage principal que des cadavres se trouvant dans une morgue.

Je ne vais pas souvent au cinéma, cependant Refn procure des émotions fortes dont on ne peut ressentir pleinement la pureté juste dans une salle de cinéma. C’est à Cannes, que le cinéaste lui-même annonçait que si on ne voulait ressentir aucune émotion en allant voir un film, autant qu’il valait mieux rester chez soi.
En termes d’images chocs, on pose la barre très haut. Si ne vous n’êtes pas friands de représentations crades et stylisées, évitez ce film. Même si de mon côté, étant un non-amant du film d’horreur, j’ai su apprécier ce film extrême pour ce qu’il est.

A une époque où, comme l’expliquait Yves Donnay via un de ses dessins, le fait d’arrêter d’être un cliché encourage au développement, visionner ce type de film fait un grand bien.

La superficialité peut s’installer en chacun de nous, insidieusement, notamment à cause des nombreuses applications électroniques qui ne reflètent au final, qu’une pâle et médiocre vision réelle de ce que nous sommes vraiment (pensez à Facebook, Instagram, etc.).

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Si notre idéal de beauté doit être au dépend d’une société plongée dans une « culture d’écran », bouffée par les publicités ou encore je ne sais quel autre « mangeur de conscience », autant s’avouer vaincu en face d’une époque désenchantée.

En créant ce site, je participe également à ce cercle vicieux qu’est de faire de la pub via des plateformes. Néanmoins, mon but n’est en aucun cas de vous pervertir l’esprit.

Alors si je me plains des technologies parfois mal utilisées ou d’une société très superficielle,
c’est parce que les top models n’échappent pas à une doctrine amère résumée à :

« Laisse-nous décider pour toi de ce qui est beau et de ce qui ne l’est pas. ».

Toute la froideur de leur univers tient en sa cruauté envers l’idée de LA beauté.

Un personnage du film synthétise en quelques mots cette pensée :

Beauty is not in everything. Beauty is the only thing.

J’espère ne pas avoir été supra pessimiste étant donné que je me veux optimiste au sujet de notre existence à tous. Ce que je véhicule est simple : il ne faut pas tomber dans le piège de ceux qui voudraient qu’on soit comme ils le conçoivent.
En outre, je pense que ce film fantasticohorrificodramatique promeut ce message.

Esthétiquement magnifique, foncez voir The Neon Demon au cinéma tant qu’il est encore temps. Unique en son genre, je compte ce film parmi mes superbes expériences cinématographiques malgré ma perplexité et mon malaise devant les œuvres de NWR.

Petite pensée aux personnages torturés du film en terminant par deux citations qui poussent à la réflexion :

Le plus grand combat dans sa vie, en vrai, c’est contre soi-même

– « Un Homme Change Le Monde » des S-Crew

et

L’homme a deux faces : il ne peut pas aimer sans s’aimer

Les Justes d’Albert Camus.

DRAMA

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