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LA DURE A CUIRE #141

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la plus douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist !

Nastyjoe

En 2018, je présentais la musique des Cure comme un remède. Nastyjoe pourrait prendre la relève ? En tout cas, l’ambition du groupe est d’accepter l’imperfection. Mais aussi de chercher sa place dans un monde en mouvement. Un bon début. Quant au style musical, c’est validé !

Borromée

La boite mail explose de propositions musicales. Dossiers de presse, invitations aux concerts, etc. Début novembre, une bouteille est lancée à la mer. Borromée m’envoie sa musique. « What’s Beautiful » synthétise tout ce qui participe à l’accalmie que je recherche. Sa musique n’est alors pas un assemblage de bruits chaotiques, mais une partition délicate et mémorable.

Psychonaut

Je ne serai pas à Bruxelles, cette fin de semaine. Je ne me libèrerai pas pour voir Psychonaut en concert… je suis si attristé. Le groupe partage des sons aussi impressionnants qu’une menace extraterrestre. J’espère les voir pour vivre l’expérience de la scène.
Psychonaut, rendez-vous à Liège ?

Jerkcurb

Le poto de King Krule, Jerkcurb, est bien de retour ! Sa guitare installant une ambiance western, sa voix suave et le côté mi-grunge, mi-planant, voici des caractéristiques hyper bonnes pour l’ouïe.

brunoaleas

Les Enfants du Temps

Quand un film ressemble plus à un spot publicitaire qu’à une œuvre sublimant nos quotidiens, comment réagir ? Faut-il cracher et ravaler son vomi, en dansant la Tecktonik ? Ou égorger des chatons dans les Catacombes de Paris ? Aucune de ces réponses. Il suffit d’éteindre la machine. Il faut s’éloigner de l’écran et jouer au cerf-volant, prêt d’une nature salvatrice. Oui.

Que nous raconte Makoto Shinkai, à travers Les Enfants du Temps ? Hodaka fuit ses parents et tente de survivre dans la jungle urbaine de Tokyo. Totalement démuni, l’ado vit grâce à un petit boulot de pigiste. Il rencontre alors une future Miss Météo, capable de faire tomber la pluie…

Le cinéaste fait partie des artistes à suivre. Son cinéma d’animation est spectaculaire. Your Name, ainsi que Suzume, furent deux merveilleuses surprises pour mes rétines ! Malheureusement, Les Enfants du Temps illustre un certain quotidien japonais, surnaturel, mais surtout moderne. Trop moderne !

Il est tout à fait compréhensible de voir des marques affichées dans des films, tant les artistes ont parfois besoin d’aides financières. Cependant, si toutes les scènes nous rappellent à quel point les Japonais vendent leur âme au capitalisme pur et dur, comment savourer l’histoire ?!
Ne faites pas de moi un communiste, comme si j’étais engagé chaque jour à la politique la plus gauchiste qui soit. Le système politique belge me débecte. Je ne serai pas le porte-étendard d’une quelconque idéologie. Il s’agit juste de se plaindre d’une mise en scène vulgaire et dispensable. Comme si le cinéaste s’appelait Colonel Sanders !

Ce long métrage fut impossible à terminer… quelle tristesse, quand on sait à quel point j’aime la japananimation ! Prions ! Espérons contempler les prochains titres de Makoto Shinkai, sans autant de placements de produit.

Je pense qu’il n’y a rien, pas même le crime, qui soit plus opposé à la poésie, à la philosophie, que dis-je, à la vie elle-même, que ce commerce incessant.

Henry David Thoreau (La vie sans principe)

brunoaleas

Geese dans la zone

Découvrir les mangas de Taiyō Matsumoto. Regarder les films de Guillermo del Toro. Lire les romans de Haruki Murakami. Ces simples actions m’emmènent loin de ma zone de confort. Les univers de ces artistes ne me plaisent pas spécialement. Parfois trop mystiques, souvent trop cryptiques.

Cependant, à quoi bon se conforter dans ses idées ? Un groupe exceptionnel me rappelle à quel point l’art doit demeurer une expérience. Geese forme un quintette américain. La voix de Cameron Winter me perturbe au plus haut point. Entre chant d’église et rage rock, le chanteur apporte une touche musicale unique au groupe. Leur créativité ne s’arrête pas aux performances vocales !

Les clips de Geese sont délirants. Un concert qui part en couille (« Taxes ») ou un dialogue entre un adulte et un bébé (« Au Pays du Cocaine »). Deux exemples suffisent à vouloir en écouter toujours plus. Si Geese me fascine autant, c’est bon pour le moral. Je sors de ma zone. Je voyage en terre inconnue. Quel plaisir.

brunoaleas – Photo ©Ray Lego

Camera-etc & sa fête de l’animation

J’kiffe les Grignoux.

J’aime les endroits où les gens sont sympathiques, j’aime les cinémas de quartier, j’aime les films qu’ils soient immanquables ou rares, j’aime acheter des affiches pour un euro.

J’aime les présentations de films et les discours trop longs. J’aime voir des vieux films sur grand écran. J’aime le militantisme de gauche et la subvention publique qui fonctionne.

Je déteste les bruits de mastication et, je l’avoue, j’aime les salles trois quarts vides.

Donc j’kiffe les Grignoux sa mère. Ce que j’aime par-dessus tout dans ce réseau de quatre cinémas, ce sont les événements. J’aime écouter des réalisateurices parler de leurs films avec passion, et j’aime découvrir des films introuvables sur Letterbox.

J’aime aussi beaucoup ce qu’on appelle : « le cinéma d’animation ». Le jeu plastique sur les formes y est toujours le terrain d’une formidable créativité. Si il est honorable de réarranger le réel, il l’est encore plus de donner la vie avec de la laine, de la peinture ou du crayon, et nous faire avoir de l’empathie pour des choses qui pourraient traîner dans un tiroir. Les gens qui font de l’animation sont des génies.

Mardi dernier, j’ai eu l’occasion de voir neuf courts-métrages à la fête du cinéma d’animation, organisée par Camera-etc, à La Sauvenière. Il s’agissait de créations d’étudiants de mon âge, venant des différentes écoles de Belgique. J’ai été sidérée par la qualité de certains de ces films, et je dois avouer ne pouvoir cracher sur aucun.

T’as capté a fait vibrer mes cordes sensibles, en plus d’être visuellement somptueux. Il devrait y avoir des dizaines de films par an sur un sujet si préoccupant que le harcèlement de rue. Cette injustice fait qu’encore aujourd’hui la majorité des femmes ont peur de sortir de chez elles.

Kelasi m’a fait apprendre des choses importantes sur l’histoire de la République démocratique du Congo. L’œuvre organise son récit dans la forme originale du papier découpé, que j’adore. Je salue le réalisateur, Fransix Tenda Lomba. Il a utilisé dans son film des lettres de sa mère, enseignante.

Silent Panorama est un film d’animation entièrement tourné sur une seule feuille de papier. Si le défi esthétique est déjà saluable, l’exécution l’est encore plus. Le court est magnifique visuellement et le traitement du son y est impeccable.

La rivière des ourses, Le chant du cachalot et Voyage en amnésie étaient particulièrement beaux et agréables à regarder. Cependant, j’avoue, leur propos m’échappe. C’est peut-être un défaut, mais la somptuosité visuelle ne satisfait pas mon appétit. J’ai besoin de saisir l’utilité des films, leur sens dans la société, ou du moins, les choses auxquelles ils font référence.

Pourtant, si la musique m’a laissé indifférente, j’ai adoré le clip de Règne, conçu par Simon Médard. La technique est encore celle du papier découpé, cette fois-ci, à partir de partitions de musique. Le travail est gargantuesque et le résultat est incroyable.

Je tiens à encore une fois à remercier, chaleureusement, les Grignoux et le cinéma La Sauvenière pour l’organisation de la soirée. L’expérience était, comme d’habitude très agréable. J’ai déjà hâte de tester la prochaine soirée du genre.

Vive les cinémas de quartier, vive Camera-etc et vive l’animation !

Lou

L’Attaque des Titans

L’Attaque des Titans est un manga écrit par Hajime Isayama en 2009 et adapté en animé en 2013. Cette œuvre a directement été un coup de cœur pour les fans de manga, grâce à son histoire originale et touchante.
On débute donc l’histoire avec Eren, le personnage principal et Armin et Mikasa ses meilleurs amis. Ils ont seulement un problème avec le reste de la population, les titans. On va donc, tout au long de l’œuvre, les voir évoluer, vivre des situations atroces, se battre et souffrir. Le récit débute avec l’irruption soudaine du Titan Colossal. La créature détruit le Mur Maria. Cette catastrophe permet aux titans d’envahir le district de Shiganshina. Eren, Mikasa, et Armin assistent impuissants à la mort de la mère d’Eren. Ce traumatisme pousse Eren à rejoindre le Bataillon d’Exploration pour éradiquer les Titans. L’Attaque des Titans reste tout de même plus complexe que ça, car plus on avance dans le récit, plus on va découvrir qu’en fait, c’est l’égoïsme humain qui se cache derrière tout ça.

Nos trois personnages se lient d’amitié avec d’autres jeunes victimes qui sont également assoiffées de vengeance envers ces créatures destructrices. Les jeunes vont se recueillir à cause de leur chagrin et devenir une équipe de confiance plus forte que jamais. Au fur et à mesure de l’œuvre, on va découvrir que tout n’est pas si beau car plusieurs personnes sont en réalité des traitres et sont des personnes du camp adverse qui leur fait subir tous ces malheurs, depuis des milliers d’années.
L’œuvre montre donc plusieurs aspects de la société car dans le manga il y a, en réalité, des énormes divisions des peuples et pouvoirs politiques, ce qui peut être relié à notre monde actuel. En explorant les différents personnages, les différentes trahisons et liaisons, on découvre toute sorte de facette de leurs personnalités. On finit parfois par s’attacher vu qu’on les suit pendant leurs moments de détresse, joie, gentillesse, etc. Donc, inconsciemment, on les justifie et on se dit qu’il n’y a pas réellement de gentils ou de méchants.
On se fait alors, en quelque sorte, emparer par une empathie. On les défend, eux et leurs actes extrêmes ou leurs raisons d’agir. Selon moi, le manga illustre surtout la complexité des humains. Très souvent, les problèmes de conflits sont reliés au passé, et les soldats, sont juste des pantins du système.

L’Attaque des Titans fait comprendre beaucoup de choses sur les guerres. Lire le manga peut aider à se remettre en question sur les sujets sensibles, comme la division des peuples.
Hajime Isayama a, selon moi, voulu faire passer un message sur les différentes convictions qui animent chaque personne/peuple. Il a surtout voulu mettre à l’épreuve notre empathie (chose qui fonctionne pour la plupart des fans).
Mais justement, parlons-en. Pour les fans, leur empathie a été remise en question. Est-ce réellement une bonne chose ? Peut-on réellement avoir de l’empathie pour tout le monde ? A mon avis, cet état d’âme ne peut pas être appliqué à notre monde actuel. Tous les gouvernements ne méritent pas de l’empathie. L’œuvre reste une fiction et c’est pour cela que c’est un sujet discutable.

Je recommande donc de vous jeter sur l’œuvre. Une fois la série terminée, si vous avez un avis tranché sur les personnages, alors, il est temps de questionner votre empathie.

Elisa Tavanti – Texte écrit aux ateliers Scan-R

L’Atelier des Sorciers

Dans un pays moyenâgeux, la population est séparée au nom de la magie. Les ignorants et les sorciers se côtoient mais ne se mélangent pas.
Mais tout bascule le jour où Coco, une ignorante, lance un sort interdit qui pétrifie sa mère pour toujours. Pour pouvoir la sauver, elle se voit donc obligée d’intégrer la société des sorciers, en répétant des normes et des savoirs que les autres individus maitrisent depuis la naissance.

Sous son prisme et ceux des autres élèves de l’atelier, l’autrice met en évidence différentes façons d’apprendre dans un monde où chaque citoyen se doit d’être utile. Sans peine de se faire exclure de celui-ci.

Cette histoire met en lumière comment un enfant se positionne avec de telles exigences pour tenter d’avoir sa place auprès des adultes. Le voici victime d’une société qui veut que l’enfant soit un outil prêt à l’emploi, on ne laisse pas la place à ce qu’il soit un enfant.

Avec du recul, on peut faire un beau parallèle avec l’école japonaise où a baigné l’autrice. Mais aussi avec notre éducation belge qui ne cesse de se faire remodéliser pour viser la performance, alors qu’elle ne fait que se dégrader.

Dans de telles conditions scolaires, ne serait-ce pas le moment d’avoir d’autres modèles d’apprentissage pour que les enfants continuent d’apprendre toute leur vie ?

Aurore Dunord – Texte écrit aux ateliers Scan-R

Georgio évite la crise

Georgio a-t-il peur de vieillir ? Impossible à savoir. Quand on écoute son titre « Fleurs », il y a une impression qui marque l’esprit. Le rappeur donne de l’huile à sa flamme, toujours plus.

Je m’explique. Georgio, aidé par Némir, liste les critères des êtres. A savoir, leurs doutes et contradictions. Perso, je crache sur les personnes qui prétendent savoir tout sur tout, tout le temps. Je ne suis pas faiseur de convictions. Georgio semble prendre cette voie. Il s’exprime alors via des questions rhétoriques.

Nous, on fait que d’entendre que c’était mieux avant
Faudrait quoi, qu’on arrête de vivre ? On fait d’jà comme on peut
Les meilleurs partent en premier, on fait sans eux
Parfois j’critique les autres et j’me sens aussi lâche

Il remet à sa place les passéistes. Ces personnalités bloquées dans le passée. Ou pire encore, ces personnages fantasmant un temps révolu – les patriotes, ne parlez pas d’une Belgique souillée par les immigrés, vous êtes au mauvais endroit –.

Je m’en bats la race des gens croyant prêcher la bonne parole. Il y a d’autres priorités dans la vie, comme se connaitre et connaitre ce qu’on aime vraiment. C’est probablement le message du morceau « Fleurs ». Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas la fin du monde. Continuons d’écouter un artiste qui rappe avec le cœur.

brunoaleas

LA DURE A CUIRE #140

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la plus douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist !

Cleopatrick

Cleopatrick fait partie de ces rares formation à ne jamais décevoir. Leur son est gros, brut et entêtant. Que demander de plus ?

bby

bby apparait frais comme un gardon. L’énergie rappelle celle de Bloc Party et le jeu, très rock ! Un groupe à suivre juste pour savoir si la bande évoluera de manière fascinante.

IAMWILL

Guillaume Vierset ne se fatigue jamais. Soit il fonde rock et jazz en jouant dans Edges, soit il se connecte au plus près d’Elliott Smith via son nouveau projet, IAMWILL !

Pretty Inside

I am the scream I wanna hear. I love myself and I’m obsessed.
I am the person that I hate. I am the scream I wanna hear.

brunoaleas

Ghost in the Shell

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brunoaleas

Deux mots sur Spielberg / Le Terminal

Les films de Steven Spielberg, est-ce possible de les critiquer, en deux mots ? Oui. Le réalisateur embrouille peu. Ses récits sont à la fois fascinants et accessibles. Après les focus sur Bo Burnham, Tim Burton et Spider-Man, place au Roi du Divertissement !

Le Terminal conte une courte histoire centrée sur Viktor Navorski. Cet immigrant fuit la guerre qui ravage sa patrie. Il se retrouve dans le terminal d’un aéroport de New York. Quand la guerre détruit totalement sa nation d’origine, l’homme comprend que son passeport et tous ses papiers d’identité ne sont plus valides. Tel un sans-abri, il s’installe dans le terminal. Ensuite, il se lie d’amitié avec le personnel de l’aéroport, jusqu’à tomber amoureux d’une hôtesse de l’air.

Tom Hanks incarne le rôle principal. Il symbolise notre perte de repères. Comme si on replongeait en enfance. Plus précisément, à la période où nous sommes lâchés en maternel, dans une foule inconnue, envahis par les incompréhensions et abandonnés par nos parents.
Crachez sur Le Terminal et son côté hollywoodien à excès (optimisme exacerbée, personnages parfois plats et superficiels), le long métrage offre tout de même une belle illustration d’un humain capable de beaucoup avec peu. Paumé comme jamais, Viktor ne baisse pas les bras. Il inspire et inspirera bon nombre de personnes bloquées à un endroit ou coincées dans une situation confuse.

Puis, on a le droit de rêver ! C’est aussi l’un des nombreux messages du film. Viktor Navorski n’abandonne jamais son rêve, même quand il est enfermé dans un aéroport froid et protocolaire. Cette attitude, à elle seule, détermine la beauté d’un long métrage à ne pas sous-coter !

Le cinéma, chez Spielberg, est ce territoire de l’imaginaire magique qui peut, parfois, paraître plus vrai que la vie.

Julien Bisson, Le 1 (n° 555, 2025)

brunoaleas

Dandadan

Dandadan ! La série vient tout juste de terminer sa deuxième saison. Quant au manga, il approche déjà de sa conclusion. Sur Netflix, Dandadan est clairement dans le vent ! On y suit deux lycéens aux croyances opposées. Momo Ayase croit aux fantômes mais pas aux extraterrestres, Ken Takakura, lui, pense le contraire. Ils se lancent dans un pari où chacun explore un lieu réputé surnaturel, découvrant rapidement que les deux mondes, l’un des esprits, l’autre des aliens, existent réellement. Leur rencontre déclenche une série d’événements paranormaux, mêlant surnaturel, romance et comédie.

Ce n’est pas rien : des couleurs flashy, une prémisse complètement déjantée qui attire le regard, et surtout un opening de première saison qui a grandement contribué à la popularité de la série en devenant viral sur les réseaux.

Sans oublier un fait, Dandadan se paie le luxe d’être animée par Science Saru ! C’est l’un de mes studios d’animation préférés : tout ce qu’ils produisent devient culte. Leur catalogue est court, mais chaque œuvre est un concentré de créativité. Pensons à Devilman CrybabyPing Pong the AnimationKeep Your Hands Off Eizouken!, etc. Ces classiques, je vous encourage à les découvrir.

Côté animation, on a du très lourd. Je suis toujours épaté par la palette de couleurs qu’ils utilisent : des néons qui se mélangent dans une harmonie presque instable. Les phénomènes surnaturels et les éléments futuristes sont sublimés par cette distorsion constante des couleurs et des proportions.

La vitesse est aussi un thème central : chaque impact est travaillé au point que chaque pause dans un échange de coups devient un véritable feu d’artifice visuel. Franchement, ils m’épatent.
Il fallait bien une animation de cette qualité pour rendre l’œuvre plus que passable, car le scénario prend plusieurs partis pris radicaux qui feront soit des heureux, soit des écœurés.

Misant tout sur l’originalité de ses thèmes, mêlant, peut-être pour la première fois, des histoires de fantômes et rencontres du troisième type, Dandadan peine cependant à offrir plus qu’un fil rouge très plat. On alterne entre des scènes de flirt lycéen (certes touchantes, mais perdant un peu de l’originalité de la prémisse) et des combats au déroulement souvent prévisible.

Puis, la série mise beaucoup sur son humour, et je dois dire, avec regret, que je n’y ai pas été très réceptif. C’est de l’humour pipi-caca-zizi… difficile de faire plus bas du front, même dans certains ecchi médiocres. Si c’est votre came, vous serez servis : le nombre d’allusions au phallus par minute rivalise avec les comédies universitaires américaines des années 2000. Pénis = *Rire général*
Malgré tout, les personnages sont attachants, les designs sont superbes, les combats magnifiques, et la musique incroyable.

Même si je ne suis pas le public idéal, j’ai tout de même apprécié l’œuvre. L’intrigue n’est pas exceptionnelle, mais parfois, ça fait du bien de revenir aux bases, peut-être que c’est justement l’idée. Après tout, l’auteur de Dandadan a été assistant sur Chainsaw Man et Hell’s Paradise. Peut-être qu’à force de voir des anti-héros torturés et des subversions de genre, on a juste envie de quelque chose de plus simple : une histoire d’underdog (celui qui part perdant), puis, son perso s’améliore, chope des super-pouvoirs, bat le méchant, finit avec la fille… tout ça sans se prendre trop au sérieux.

Je te laisser lécher mes nibards… si tu me laisse te pomper le dard.

Mémé Turbo

Pierre Reynders

Kendrick Lamar se joue de lui

Depuis plus d’une décennie, Kendrick Lamar s’impose comme bien plus qu’un simple rappeur : c’est un conteur, un acteur, parfois même, un exorciste. Chez lui, la musique devient un espace de théâtre intérieur, où chaque morceau est joué par un personnage différent.

L’artiste de Compton a fait de cette multiplicité sa marque de fabrique. Là où d’autres se contentent de raconter leur vécu, Kendrick le met en scène, quitte à se confronter à ses propres démons.

Des débuts marqués par la narration

Dès good kid, m.A.A.d city (2012), son premier grand succès, Kendrick pose les bases de son style narratif. L’album se présente comme un film audio : celui d’un adolescent naïf qui tente de survivre dans les rues violentes de Compton. On y entend des dialogues, des interludes téléphoniques, des voix de proches. Le rappeur ne se contente pas de rapper, il joue un rôle, celui d’un « good kid » pris dans une « mad city ».

Chaque chanson devient une scène, chaque couplet un fragment de scénario. Kendrick Lamar montre déjà son goût pour la mise en récit et la construction de personnages : des doubles de lui-même, réels ou imaginaires.

Le masque comme miroir

Avec To Pimp a Butterfly (2015), Kendrick pousse le concept encore plus loin. L’album explore l’identité noire américaine, la célébrité, la culpabilité, la spiritualité… mais toujours à travers des voix multiples.

Dans « u » et « i », par exemple, il se parle à lui-même : la première chanson crie la haine de soi, la seconde célèbre l’amour-propre. Deux faces d’une même pièce. Sur « The Blacker the Berry », il devient un militant enragé ; sur « Alright », un prophète d’espoir.

Kendrick ne change pas de masque pour se cacher, il le fait pour montrer plus de vérité. Derrière chaque voix, il y a une émotion, un doute, une tension qu’il rend audible.

L’homme aux contradictions

Sur DAMN. (2017), il incarne un homme en pleine lutte intérieure : entre foi et peur, orgueil et humilité. Plusieurs titres portent le nom d’un trait humain (« Pride », « Lust », « Fear », « Love ») comme si Kendrick disséquait son âme en morceaux.

Puis vient Mr. Morale & The Big Steppers (2022), son album le plus intime et le plus théâtral à la fois. Il y aborde la thérapie, les traumas familiaux, la masculinité, la paternité. Il y joue plusieurs rôles : celui du père, du mari, du patient en reconstruction. Par moments, des voix féminines viennent le confronter, le questionner, le contredire. On n’écoute plus seulement Kendrick Lamar, on écoute toute une pièce de théâtre.

Une œuvre en miroir de son époque

En multipliant les personnages, Kendrick ne se perd pas : il nous retrouve. Chaque voix, chaque masque parle aussi de nous, de nos contradictions, de nos luttes intérieures.

Dans un monde où l’image d’un artiste se résume souvent à un personnage unique, Kendrick Lamar fait l’inverse. Il refuse la simplification. Il préfère se montrer multiple, complexe, traversé par les doutes et les colères de son temps.

Cette manière de se dédoubler, de se mettre à nu à travers différents visages, fait de lui un artiste à part. Un caméléon du rap, capable de mêler introspection, politique, poésie et performance, sans jamais trahir sa vérité.

Une seule voix, plusieurs vérités

Chez Kendrick Lamar, changer de rôle n’est pas une stratégie, c’est une nécessité. Ses multiples personnages ne sont pas des masques, mais des miroirs : ceux d’un homme en quête de sens, dans un monde fracturé.

Et peut-être est-ce là son plus grand talent : avoir compris que pour dire la vérité, il faut parfois savoir parler avec plusieurs voix.

Fortuné Beya Kabala