Vampire Weekend et son nouvel origami

Origami auditif. Ces termes ne viennent pas de moi. Thibaut de Goûte Mes Disques pond ces mots pour définir le nouveau disque de Vampire Weekend, Only God was Above Us. Franchement, le qualificatif est parfait. Les musiciens n’en sont pas à leur première réussite. De fait, leur discographie transpire plusieurs influences : rock, afropop, jazz, baroque… bref, un tas de dingueries sur scène ! Le groupe revendique donc 2 influences : la musique populaire d’Afrique et la zic classique occidentale.

A la base, la bande menée par Ezra Koenig se compose d’étudiants en musicologie. Comme quoi, rester sur un banc et écouter un gus parler encore et encore, ça sert ! Ils décident d’auto-produire leur premier opus, dès l’obtention de leur diplôme. Ce premier album éponyme sort en 2008. Qu’en est-il 16 ans plus tard ? Les New-Yorkais réalisent des chansons ambitieuses, inspirantes et… matures.

Peut-être qu’avec cet album, il s’agit à la fois d’atteindre une vraie maturité, en termes de vision du monde et d’attitude, mais aussi d’aller plus loin dans l’espièglerie. Il y a un amateurisme juvénile en même temps que certains de nos mouvements les plus ambitieux. –Ezra Koenig

La premier titre annonce l’ambiance. ‘Ice Cream Piano’ résume, en plus de 3 minutes, la politique merdique des USA. Ezra Koenig pense sûrement à l’état actuel du monde.
L’Oncle Sam n’est pas très loin. Une idée martèle mon crâne. Une phrase synthétise une volonté américaine, préserver le chaos.

You don’t want to win this war, ’cause you don’t want the peace

Des mots prononcés dans le plus grand des calmes. Ils nous invitent à danser et certifie le caractère philosophique du groupe. La sagesse des vampires se ressent sur quelques morceaux. Et si finalement, en écoutant ‘Hope’, on ne se laisserait pas aller à un faux fatalisme ? The prophet said we’d disappear. The prophet’s gone, but we’re still here, prononce Ezra. Les paroles donnent à réfléchir. Comme si Ezra éclipsait nos doutes, craintes et prises de têtes.

N’oublions pas les instrus de l’album ! Elles sont mémorables. Les minimes et superbes touches de violons sur ‘Capricorn’. L’énergie solaire de ‘Prep-School Gangsters’. ‘Mary Boone’ et son rythme réunissant hip hop et sonorités orientales.
Quant à ‘Connect’, comment nier la succulente et pétillante performance ? Je ne m’ennuie jamais. J’en redemande. Le piano me propulse vers une contrée riche en émotions !

L’origami continue de surprendre. Si Only God was Above Us devient le dernier album du groupe, alors, il peut s’offrir les lauriers d’Euterpe.
Ecouter leurs chansons donne envie de jouer de la musique. En faut-il plus pour aimer une formation aux fascinantes facettes musicales ?

brunoaleas

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