Tim Burton est un cinéaste qui marque les esprits. Comment définir ses gimmicks ? Il nous présente souvent des personnages au cœur d’or. On s’emporte vers des récits pour enfants et adultes. Son imaginaire illustre bel et bien de farfelus protagonistes baignant dans divers décors à la fois macabres et baroques. Pourtant, il s’y note généralement une touche féerique. Avant que mes cheveux blancs envahissent entièrement ma tête, analysons en quelques phrases certaines de ses œuvres.
Il me reste encore quelques films burtonesques à voir. Néanmoins, affirmons que Dark Shadows fait partie des œuvres mémorables du réalisateur.
Le pitch de base suinte la malédiction à plein nez. Barnabas fait partie de ces jeunots débarquant sur le Nouveau Monde. Lui et sa famille construisent un véritable commerce de pêcheur. Après divers exploits, leur patelin porte leur nom : Collinwood. Une fois adulte, Barnabas refuse de devenir l’amant d’Angélique Bouchard. Cette enfant du démon l’enferme dans une tombe. Elle le condamne à subir l’ennui à jamais.
Ce récit mêle toutes nos bêtes mystiques et classiques. Un vampire et une sorcière s’affrontent afin de conquérir un territoire. Leur amour impossible engendre également des bains de sang et de mauvaises augures.
Pour l’écrire autrement, les personnages en jettent ! La rhétorique de Barnabas est crue et radicale, à l’image de ses actions qui n’épargnent même pas des hippies. Dark Shadows est de loin l’œuvre la plus subversive de Tim Burton. Oui, j’ose le rédiger. Via son long métrage, il ne trace aucune frontière entre le Bien et le Mal. Certains protagonistes ont beau être charismatiques, impossible de ressentir une once d’empathie envers eux. Exception faite aux enfants qui ne sont jamais invisibles, grâce à leur comportement singulier.
Le cinéaste revisite les mythes ancestraux. Ils terrifient et glacent le sang. Ils imposent également une interrogation : que ferions-nous si nous étions ces monstres ?
DRAMA
Illustration ©Galynn