Le titre de cet article surprend, n’est-ce pas ? Il n’existe pas de musique idéale. La perfection n’existe pas. Pourquoi titrer ainsi, alors qu’il s’agit de l’une de mes profondes pensées ? Je souhaite citer un groupe qui touche à la perfection. Un trio pas comme les autres. Thom Yorke, Jonny Greenwod et Tom Skinner dévoile un second album fascinant. The Smile est de retour. Le ton est sophistiqué, plus que jamais.
De fait, en peu de morceaux, les Anglais font encore preuve de magie. Wall of Eyes est un opus procurant une sensation à part. Voyager n’est plus un obstacle. The Smile réunit plusieurs mélodies accrocheuses. Une basse aux notes rondes, claires, chaleureuses. Une guitare jamais timide, assumée et piquante. Une batterie au service de musiciens débordant d’imagination. Antoine Pierre est batteur chez TaxiWars, Nex.Ape et bien d’autres projets. Il apporte son point de vue quant au jeu de Tom Skinner. Le jeune Bruxellois dépeint un musicien inspirant.
Tom Skinner est l’un des descendants de Tony Allen. J’entends beaucoup d’afrobeat lorsqu’il bat son instrument. Pour moi, c’est de la haute voltige en ce qui concerne la musique. Tom Skinner fait du bien à Thom Yorke. Ca fait du bien de l’écouter. J’ai l’impression d’écouter Radiohead avec un nouveau batteur, d’une certaine manière.
L’ADN de Radiohead est là, accompagné d’un batteur qui va un peu plus loin en termes de figures rythmiques. Rien que le premier album dévoilait des figures rythmiques ultra subtiles et intelligentes. Même si elles sonnent hyper simples, elles ne sont pas du tout carrées. Tom Skinner est super fin. Ca groove bien.
Quant aux cordes, car oui, un orchestre accompagne le groupe, que dire ?
Si ce n’est : Félicitations les gars, vos composition sont toujours aussi classieuses ! Le mixage de Sam-Pett Davies (déjà présent aux côtés de Thom Yorke sur la bande originale de Suspiria) n’a rien à envier aux méthodes du grand gourou radioheadesque, Nigel Godrich.
Puis, The Smile impose la procrastination. Quand on est mélomane, il n’y a pas à craindre d’attendre la nuit la plus propice pour l’écoute d’un nouvel album. Procrastination n’est pas ignominie, d’après d’après le Christian Science Monitor.
Pour éviter une tâche difficile, on finit par en accomplir une autre, comme quand Isaac Newton a procrastiné sur ses recherches alchimiques et découvert le calcul infinitésimal.
C’est pourquoi, à l’heure où j’écris ces mots, je n’ai toujours pas écouter Wall of Eyes dans son entièreté. Mais je sais qu’il n’y a rien de mal à imaginer déjà cette expérience musicale comme un moment spécial et atypique. Je serai encore largué vers une autre dimension, tels les spontanés enfants filmés pour le clip de « Friend Of A Friend ».
brunoaleas – Photo ©Frank Lebon