Sing Sing

Un journaliste héroïque partage ces mots. Roberto Saviano écrit cette réflexion dans son livre, Crie-le ! 30 portraits pour un monde engagé (2023). Quel est le rapport entre l’extrait et Sing Sing, un film qui nous propulse dans une prison américaine ? Centrons-nous d’abord sur son histoire. Elle se focalise sur des détenus. Ils forment une troupe de théâtre déterminée à jouer pour s’évader d’un morne quotidien.

Tout le monde sait que l’art mène à l’évasion (la carte décrite par Saviano), mais personne ne certifie que les artistes vivront un réel changement de personnalité (la carte ne prévoit pas les aléas). Une personne violente et insupportable ne deviendra pas attentionnée et apaisée, juste après sa première répétition d’une pièce. Les artistes ne sont pas des politiciens. Ils ne promettent pas monts et merveilles après avoir conçu un spectacle inédit, une chanson inoubliable ou un poème bouleversant. Sing Sing rappelle à quel point les pratiques artistiques sont salvatrices certes, mais font de nous, des êtres imprévisibles.

Le long métrage de Greg Kwedar dépeint des personnages fascinants. Divine G attire l’attention. Il se consacre à l’atelier théâtre réservé aux détenus. Il est certainement le protagoniste le plus intéressant. Accusé injustement de crime, il ne se démoralise pas. Les spectateurs croient avoir affaire à un dur à cuire, néanmoins, de mauvaises nouvelles provoquent sa déprime. Ni le théâtre, ni ses amis, ne pourront l’extirper de sa rage… jusqu’au moment où l’un des personnages dialogue avec lui !

Colman Domingo incarne brillamment Divine G. Dans le magazine Premiere (n°559, 2025), l’acteur définit la véritable puissance du script. Les détenus utilisent l’art pour guérir, pour retrouver la tendresse et la vulnérabilité qu’il y a en eux.

Dès lors, transmettons un message. A chaque passionné des arts, découvrez Sing Sing. Il n’est jamais trop tard pour contempler les sensations qui sauvent une vie.

brunoaleas

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