Look Back

La vie est faite d’aléas. D’ailleurs, j’ai écrit un livre sur le sujet ! Look Back dépeint cette beauté si fascinante, voire étrange, liée aux rencontres. Que raconte vraiment ce film d’animation ? La jeune Fujino a une confiance absolue en son talent de mangaka. Kyômoto, elle, se terre dans sa chambre, pratiquant sans relâche l’art du manga. Ces deux personnages d’une même ville vont se réunir, grâce à leur passion pour le dessin.

Tatsuki Fujimoto est assurément le mangaka le plus intéressant de sa génération. Ses récits ne déçoivent pas, tant ils allient surprises et émotions. L’auteur de Look Back dessine un manga parfait pour le grand écran. Quel délice pour les animateurs qui ont étudié les planches de l’artiste. Pourquoi ? Car l’œuvre originale est composée de pages dignes d’un storyboard. Puis, quand un animateur nommé Kiyotaka Oshiyama sublime ce travail, que reste-t-il ? Si ce n’est nos yeux ébahis par la maitrise d’un artiste ayant bossé sur Le Garçon et Le Héron, Evangelion 2.0, ou bien, Devilman CryBaby.

Aujourd’hui, l’animation apparait exceptionnelle. Pensez aux dernières sorties du studio DreamWorks. Les cinéphiles sont obligés de l’admettre.

Quant à Look Back, lorsque Fujino et Kyomoto sont dans un train, le paysage défilant derrière elles offre des tableaux réalistes, à chaque seconde ! Nous sommes face à l’art dépassant la photographie.

Exit mille dialogues. Les images reflètent, à elles seules, la détermination des protagonistes ! Adressons alors un message à Nicolas Mathieu (prix Goncourt, 2018). Né avant le culot et la honte, il insinue une ineptie. Les mangas ne seraient pas de la littérature… je l’invite à lire Look Back. Saurait-il pondre un dixième de son inventivité scénaristique ? Les chercheurs de Palo Alto se posent encore la question ! 

Laissons l’écrivain de côté. Look Back, que dire sur son rythme et sa narration ? Ou, pourquoi ce moyen métrage se démarque des autres films, en 2024 ? Il n’y a pas que son animation qui claque les yeux. Il aborde divers thèmes, via une relation évoluant d’année en année : la passion, l’amitié, l’amour de la passion, le sacrifice, le feu de la passion. L’auteur fait durer certaines séquences. Dès lors, les spectateurs captent la durée du temps. En d’autres mots, ils comprennent à quel point réaliser des mangas est une dure épreuve.
Mais à quel moment observons-nous la grande réussite du film ? Lors d’une uchronie. Nulle divulgation. Rappelons juste une définition lourde de sens. Les bandes dessinées sont le temps transformé en espace, selon l’illustrateur Art Spieglman.

Découvrez Look Back. Cette histoire apparaît universelle, vu qu’elle analyse deux sensations déjà ressenties par tout le monde, puissance et impuissance face à ce qu’on adore.

brunoaleas

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