Les Bonnes Etoiles

Tout le monde a ses raisons, prononce Jean Renoir. Ce n’est pas parce que tout le monde a ses raisons que ces raisons sont équivalentes, complète François Bégaudeau. Ces mots rappellent un fait intemporel. Il n’existe pas de manuel expliquant comment être de bons parents. Hirokazu Kore-eda, s’il ne le pense pas, le démontre via Les Bonnes Etoiles.

L’histoire débute en suivant So-young. La jeune femme ne souhaite plus s’occuper de son bébé et le laisse dans une boîte prévue pour accueillir les enfants abandonnés. Elle se ravise rapidement et retourne chercher son bébé. Mais elle rencontre Sang-hyun et Dong-soo. Les gaillards lui proposent alors de vendre illégalement son enfant.

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Le thème n’est pas simple à aborder. Les évènements illustrés par Les Bonnes Etoiles attirent notre attention sur le trafic d’enfants en Corée du Sud. Ensuite, l’œuvre questionne nos responsabilités. Des parents doivent-ils laisser leur enfant à d’autres, lorsqu’ils vivent des situations misérables ? Ou doivent-ils coûte que coûte élever leur progéniture ?

Les protagonistes ne donnent pas de réelles réponses. Ils suivent leur instinct. Ils ne sont point présentés comme des criminels. Chacun essaye de survivre dans un monde où la survie ne devrait pas être la première préoccupation des plus petits. C’est pourquoi, en voyant l’état de So-young, les camarades prennent la route pour offrir un cadre familial digne de ce nom à son bébé.

Le réalisateur japonais ne coche pas la case dépression. Il dépeint des personnages sans vouloir exploiter un pathos explicite, sans afficher des caractères mielleux qui sonneraient faux. Les dialogues se suffisent pour comprendre la détresse de tout un chacun. L’ambiance ne se définit pas par des musiques pesantes et omniprésentes. Mais bien par des silences longs, véritables cachets pour décrire le mal-être d’une société.

Quand des parents abandonnent leur enfant, l’entraide est un signe divin. Les Bonnes Etoiles l’annonce dès ses premières scènes émouvantes. A la fin de l’histoire, une et une seule question se pose. Qui assume encore ses actes, quand la société n’offre plus aucune perspective ?

brunoaleas

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