Après le grand succès commercial de King’s Game, il était évident pour les éditeurs que se limiter à 5 tomes pour une série si lucrative était hors de question. Rappelé, ce bon vieux Nobuaki (le scénariste, partageant son nom avec son personnage principal) à la rescousse est accompagné d’un dessinateur plus talentueux que l’ancien, Renji Kuriyama.
Leur tout nouveau projet : King’s Game Extreme, la suite directe de son prédécesseur, avec plus de violence, plus de sexe et plus de gages sadiques !
La suite fait-elle donc honneur à une première saison moyenne ou bien fera-t-elle honte à toute sa lignée ?
Nobuaki Kanazawa, le seul survivant du terrible King’s Game, se fait transférer dans un nouveau lycée. Chaque membre de sa nouvelle classe est très amical et au moment où il croit pouvoir retrouver un quotidien normal, un nouveau King’s Game est annoncé dans sa classe !
Notre protagoniste pourra-t-il cette fois-ci sauver ceux qui lui sont cher ?
Le noyau du scénario de ce King’s Game Extreme est en soi une contradiction. Le pitch de départ contredit tout à fait la fin de la première série et n’a absolument aucun sens logique. Pourquoi personne ne se pose de question sur la mort de la classe entière du héros ? Comment n’est-il pas traumatisé à vie des classes, des téléphones cellulaires, et des relations humaines en général ? Et puisque toutes les réponses avaient été apportées au sujet du King’s Game, pourquoi n’applique-t-il pas ce qu’il a appris ? Le lecteur devra complètement occulter ces questions pour passer le premier chapitre.
Comme le titre l’annonce, le King’s Game est cette fois-ci beaucoup plus extrême et expéditif au niveau de ses morts. Les jeux ne sont plus que des mises en situations sadiques, dépourvues d’échappatoires. Si le premier opus nous avait montré quelque sympa et petit mind games, cette nouvelle saison règle dans la brutalité. La censure a notamment été revue à la baisse, les personnages féminins sont donc pour l’occasion toutes sexualisées et chacune d’entre elles ne sont là que pour instaurer une tension sexuelle dans l’intrigue. Nous avons aussi affaire à l’un des pires antagonistes que je n’ai jamais vu. Il sort de nulle part, n’a absolument aucune raison d’être diabolique et prend des choix complètement arbitraires pour mettre des bâtons dans les roues du protagoniste. Mais la vraie farce se trouve dans la fin et son fameux twist final. Toute logique se fait pendre et la révélation assez poétique de la première saga se voit violemment écartelée (on peut dire qu’elles ont, elles aussi, reçu un gage du roi).
!!!!!!!!!!!!!! SPOILER !!!!!!!!!!!!!!
Le King’s Game se révèle être un virus… Un virus conscient et incurable qui a maintenant contaminé toute la population du Japon…. Donc ce manga est en train de m’expliquer qu’il y a un virus qui s’amuse tranquillement à envoyer des messages à des lycéens pour ensuite les immoler ou les écarteler sur commande… Alors soit Nobuaki était sous crack quand il l’a écrit, soit on l’a torturé tellement pour qu’il sorte une suite, qu’il a craché dans la soupe.
!!!!!!!!!!!!!! SPOILER !!!!!!!!!!!!!!
Au niveau graphique, le choix d’un nouveau dessinateur était plutôt une bonne décision. Ce dénommé Renji Kuriyama possède un style plutôt bien adapté à cette intrigue violente et dérangée. Il se démarque par un encrage particulièrement fort sur ses personnages. Ses scène violentes sont parfois un peu trop grotesques mais il garde une qualité assez consistante sur les expressions et sur les fonds de cases assez détaillées et remplies (à l’inverse du style de dessins lié au premier dessinateur) pour qu’on en soit satisfait. On aurait seulement pu lui demander de respecter un minimum le chara-design original pour faire la transition entre les deux styles plus facilement.
Bien que le dessin soit d’une bien meilleure qualité, le scénario est descendu à des profondeurs tellement abyssales dans la bêtise que je ne peux recommander ce torchon à qui que ce soit.
King’s Game Extreme ? Plutôt King’s Game Excrément.
TU EST DEVENU ROI DE CE MONDE. QUE VEUX-TU EN FAIRE? –END–
Je veux … En finir!!! – Nobuaki Kanazawa (et moi)
Pierre Reynders