Docteur Folamour

Stanley Kubrick reçoit son premier appareil photo à 5 ans. L’objet façonnera son destin. Bien plus tard, il travaille dans le magazine Look. Une fois ses photos partagées, il y a de quoi être complotiste. Comme s’il fallait croire à l’hypothèse de son aide pour filmer les pas de Neil Armstrong sur la Lune.

Trêve de plaisanteries ! Pour mesurer le talent du cinéaste, citons une œuvre si comique, si pointue, si folle. Docteur Folamour (1964) est une satire centrée sur la guerre froide. L’artiste prend en dérision, d’une manière très culottée, deux camps opposés. L’ambition est claire.

Nous suivons un général américain, totalement parano, craignant la menace russe. Notre regard se porte également sur une réunion de crise, au Pentagone.
Bien que ce film ait pris visuellement un sacré coup de vieux pensez aux scènes d’intro , les thèmes abordés, eux, sont intemporels. Quand on observe l’illogisme de nos dirigeants mondiaux, on se remémore le Pathétique des situations liées à ce long métrage. 

Les acteurs principaux interprètent leurs rôles de façon exceptionnelle. Ils donnent naissance à une identité unique à chacun des personnages. Mention honorable à Peter Sellers. Il incarne 3 rôles différents, sans oublier ses impros dans la plupart des dialogues !

Le spectateur, lui, vire de la stupéfaction au rire. Il est parfois même entraîné dans une incompréhension totale devant l’absurdité des séquences. Le film fonctionne telle une piqûre de rappel. En 1945, les tragédies de Hiroshima et Nagasaki sont le produit d’une folie prévisible (Los Alamos) et imprévisible (force de frappe démesurée). Cette barbarie vient de la première puissance mondiale, une nation prête à semer le chaos pour nourrir les intérêts de ses politiciens.
Docteur Folamour illustre brillamment les puissants de ce monde. Pire que des enfants de bac à sable, se chamaillant pour rien, considérons-les comme des cas sociaux. Bouchez ou Francken… les caricaturistes ne cherchent pas très loin pour être créatifs.

Revenons à nos moutons. Faut-il rire ou pleurer face à la comédie militaire ?

Bonne chance aux personnes s’empêchant de s’esclaffer. D’ailleurs, il n’a jamais été impossible de rire et réfléchir. Stanley Kubrick réalise un chef-d’œuvre à voir et à revoir en famille, seul ou avec votre général adjudant-chef.

brunoaleas

Laisser un commentaire