Alice Martin Interview

Lors du confinement, j’écoutais tout style de musique. Les covers folk d’Alice Martin ne me laissaient pas indifférent. Elle participe alors à sa première interview ! Le temps de discuter de ses reprises, de son expérience musicale et de son futur EP.

djonyone
Aujourd’hui, que signifie « être une chanteuse folk » ?

C’est un subtil mélange de charme, de peps, et de sensibilité. Au rythme dynamique d’une guitare, l’émotion se laisse transparaître dans la fragilité de la voix et à travers des textes pas toujours heureux, qui nous sortent des tripes. La base d’une chanteuse folk se résume à son jeu de guitare, à sa voix et dans une quintessence pure accompagnée d’un texte percutant.

Comment choisis-tu les morceaux de tes reprises ?

Depuis longtemps je voue un intérêt particulier pour la culture musicale des USA. Je pense au blues, folk, à Bob Dylan, Johnny Cash, Bessie Smith, ou aux Canadiens, comme Neil Young. Mais aussi les monuments mythiques anglais : The Beatles, Queen ou David Bowie… Je m’inspire énormément des chanteuses de rock, ou même parfois pop, qui sont charismatiques et qui prônent l’indépendance et l’émancipation de la femme. Patti Smith, Debby Harry, PJ Harvey ou même Lady Gaga. Et je tente de transformer tout ça à ma sauce.

Parmi ces chansons, en admires-tu une plus qu’une autre ?

Je pense avoir un coup de cœur particulier pour ma dernière cover qui fut le premier challenge d’une longue série à venir. « Do for the others » de Stephen Stills. Il est selon moi l’un des plus grands guitaristes vivant de ce monde. Sa chanson paraît simple aux premiers abords, mais elle demande beaucoup de travail sur le jeu de guitare. De fait, cet exercice m’a donné encore plus l’envie d’accroître ma pratique. Enfin, c’est avant tout une dédicace à mon père, qui m’a fait découvrir ce grand musicien.

Tu as voyagé à l’est des USA, sur la route du blues. Une escapade bouleversante à tes yeux. Quelle est la plus grande leçon retenue de ce voyage ?

Ce voyage m’a fait prendre conscience de quoi j’étais capable quand j’étais livrée à moi-même. Via les différents états que j’ai traversé, il m’a été vraiment difficile de m’imposer en tant que jeune chanteuse belge parmi des artistes locaux bien imprégnés. J’ai surtout réalisé que la musique avait une importance bien plus colossale que je ne le pensais dans ma vie. A travers de belles rencontres, j’ai eu la chance de monter sur des scènes à Nashville, au Texas, à la Nouvelle-Orléans, ou encore à New York. Ces rencontres m’ont aussi fait prendre conscience qu’il ne suffisait pas d’avoir uniquement l’envie, mais que le vrai challenge, c’était d’avoir l’audace de foncer sans se poser mille questions. “Smoke them all !”

Dorénavant confinée, ton envie de composer est d’autant plus nourrie.

Plus que jamais. A la base, je suis serveuse dans un restaurant à plein temps et je pense avoir trop longtemps fui l’univers de la musique en me noyant dans mon travail. Le confinement m’a permis de me reconnecter avec mes créations et de me concentrer pleinement sur ma musique. Je ne vois quasiment personne. Je suis comme devenue autiste mais ça me fait du bien. Je le vois comme une chance de rattraper le temps perdu. J’apprends de nouvelles choses, tel que le piano ou à utilisé les DAW pour m’enregistrer, ainsi que renforcer ma technique à la guitare comme pour les échauffements vocaux. D’ailleurs, je plains un peu mes voisins.

Parlons de ton EP prévu pour septembre.
Qu’est-ce qui t’as motivé à te lancer dans sa création ?

A nouveaux, ce sont de belles rencontres. Une petite équipe s’est doucement créée autour de moi. Le réalisateur Julian Bordeau, qui est un ami avant tout, m’aide à travailler mon image et ma confiance en moi. Parfois, il me pousse dans mes retranchements mais ça m’encourage beaucoup.
Ainsi que le producteur Théophile Moussouni, qui dès la première écoute de mes démos m’a mise directement en confiance et s’est impliqué dans le projet en apportant sa patte plus trip hop.

A quoi doit-on s’attendre ? Comment le décrire ?

Le projet étant toujours au stade de l’émergence, sera pour le moment un mix d’influences folk et trip hop, qui je l’espère sera très prometteur. Je mise aussi sur la qualité des textes, qui sont en anglais, mais auxquels je consacre énormément de temps. Il y a déjà un squelette et le reste se peaufine jour après jour, ou nuit après nuit.
Les sujets sont variés mais se concentrent beaucoup sur des extirpations de douleurs passées, la dépression, ou encore des sujets plus féministes… et naturellement, on y trouve un peu d’amour.

DRAMA  Photos ©Alice Martin

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