Les films de Steven Spielberg, est-ce possible de les critiquer, en deux mots ? Oui. Le réalisateur embrouille peu. Ses récits sont à la fois fascinants et accessibles. Après les focus sur Bo Burnham, Tim Burton et Spider-Man, place au Roi du Divertissement !
Le Terminal conte une courte histoire centrée sur Viktor Navorski. Cet immigrant fuit la guerre qui ravage sa patrie. Il se retrouve dans le terminal d’un aéroport de New York. Quand la guerre détruit totalement sa nation d’origine, l’homme comprend que son passeport et tous ses papiers d’identité ne sont plus valides. Tel un sans-abri, il s’installe dans le terminal. Ensuite, il se lie d’amitié avec le personnel de l’aéroport, jusqu’à tomber amoureux d’une hôtesse de l’air.
Tom Hanks incarne le rôle principal. Il symbolise notre perte de repères. Comme si on replongeait en enfance. Plus précisément, à la période où nous sommes lâchés en maternel, dans une foule inconnue, envahis par les incompréhensions et abandonnés par nos parents.
Crachez sur Le Terminal et son côté hollywoodien à excès (optimisme exacerbée, personnages parfois plats et superficiels), le long métrage offre tout de même une belle illustration d’un humain capable de beaucoup avec peu. Paumé comme jamais, Viktor ne baisse pas les bras. Il inspire et inspirera bon nombre de personnes bloquées à un endroit ou coincées dans une situation confuse.
Puis, on a le droit de rêver ! C’est aussi l’un des nombreux messages du film. Viktor Navorski n’abandonne jamais son rêve, même quand il est enfermé dans un aéroport froid et protocolaire. Cette attitude, à elle seule, détermine la beauté d’un long métrage à ne pas sous-coter !
Le cinéma, chez Spielberg, est ce territoire de l’imaginaire magique qui peut, parfois, paraître plus vrai que la vie.
Julien Bisson, Le 1 (n° 555, 2025)
brunoaleas