DEPRESSION A ZERO
Le beatmaker français Fatbabs nous livre un premier ep nommé Daily Jam. Cet évènement ne pouvait passer à la trappe ! C’est pourquoi jcclm invite ce chanteur, beatmaker et producteur à répondre à quelques questions autour de son projet.
Est-ce que tu es plus porté à composer une musique relaxante ou dansante ?
J’affectionne les deux mais mon tempérament m’oblige à dire dansant. Effectivement, je suis assez énergique et j’aime savoir que des gens vont danser sur la musique que je propose. Les sons énergiques sont également plus faciles à défendre sur scène et il est vrai que j’aime mettre le bordel sur scène.
Comment es-tu rentré en contact avec Naâman ?
Il y a de ça quelques années, nous nous sommes rencontrés sur Rennes via un ami qui pensait que nos styles pouvaient matcher. Apparemment il n’a pas eu tort car depuis, on a sorti une mixtape, deux albums et le troisième est en route. On vient tout juste de le terminer, sa sortie est prévue pour octobre 2016. Ce fut un vrai tournant pour moi de rencontrer Naâman. Depuis, on est toujours ensemble sur les routes, ça me permet de vivre de ma passion, et par la même occasion, de rencontrer un tas de gens cool.
Qui est ton modèle en musique ?
Si je ne devais citer qu’une seule personne, ce serait Diplo. Pas forcément pour toute la musique qu’il crée, mais pour son acharnement et sa volonté à croire en sa musique et à la hisser au plus haut point. Je suis admiratif de son travail et de sa persévérance. Je pense même qu’il a influencé toute cette nouvelle vague caribéenne que l’on peut constater dans la musique en ce moment. Il travaille également avec des artistes jamaïcains, ce qui me parle beaucoup. Petite anecdote, je viens de me réveiller en trance car je rêvais que Diplo m’offrait 2 cassettes de record sampling et que moi je lui filais mon Daily Jam…
Au niveau des instrus, aimes-tu plus travailler seul dans ton coin ou collaborer avec de nombreux musiciens ?
La plupart du temps je commence une instrumentale seul dans mon coin. Par la suite, je m’entoure de musiciens pour embellir ma maquette et la rendre plus organique. Je procède ainsi depuis peu et c’est vraiment intéressant. Ca m’apprend énormément de choses sur la musique et l’utilité de tel ou tel instrument. Comprendre et construire avant de déconstruire, c’est super formateur. J’ai procédé ainsi durant l’élaboration de Daily Jam. C’était un vrai plaisir de s’entourer d’autant de musiciens, une super expérience.
Depuis que tu as commencé la musique, quelle a été ta plus belle découverte dans ce domaine ?
Le bonheur que cela peut créer. Quoi qu’il arrive, si je me dis que même une personne décolle de chez elle le matin pour aller au boulot en étant pas trop motivée et met un de mes sons dans sa caisse, puis retrouve la pêche, alors c’est gagné. Avec Naâman nous avons parfois des retours vraiment émouvants de gens qui écoutent notre musique. Ca n’a pas de prix cette chose là, c’est la raison pour laquelle je n’arrêterai jamais ce que je fais. Même à petite échelle, c’est magnifique de pouvoir influer sur l’état d’esprit des gens. La musique est selon moi le meilleur antidépresseur du monde, alors quand ça marche, c’est un honneur d’être celui qui la prescrit.
Y a-t-il des artistes/groupes que tu trouves sous-estimés ? Si oui, pourquoi le sont-ils et qui sont-ils ?
On travaille avec beaucoup de gens qui mériteraient encore plus d’audimat, vu le travail et la qualité fournie. Si je pense bien à une personne quand tu me demandes ça, c’est mon ami Kool A. C’est un chanteur de Bordeaux, originaire du Rwanda. J’ai rarement rencontré quelqu’un capable de m’impressionner autant. Il rappe, il chante et écrit ses textes. C’est vraiment quelqu’un qui mérite d’être plus connu, alors go check it!!!!
Où révérais-tu de faire un concert de folie ?
Je suis un grand fan de HIPHOP et de black music en générale, si bien que si un jour je joue à Los Angeles ou à New York, il se passera quelques chose dans ma tête, même si le rêve américain devient de moins en moins beau…
DRAMA
Interview faite le 19/05/17