Cycle de l’enfance : Un Monde Meilleur

L’enfance est sacrée. Parfois, on s’éloignait des codes et obligations imposés par la société… une particularité phénoménale. Certaines œuvres dépeignent les enfants comme des êtres à part. Découvrons un dernier titre américain !

Seul un enfant pouvait trouver la formule pour changer le monde, nous dit l’affiche de Un Monde Meilleur, film dramatique réalisé par Mimi Leder. 

Trevor McKinney, 11 ans, est malheureux. Il vit à Las Vegas avec sa mère Arlène qui est alcoolique et qui a 2 boulots pour les faire vivre parce que le père du petit s’est tiré. Pas que ce soit une grande perte en soi vu qu’il buvait aussi et qu’il était violent avec sa femme. Mais tout de même, ce personnage n’est pas vraiment un gosse en fait, parce que c’est lui qui s’occupe de sa mère. Cette situation initiale a un impact gros comme une maison sur l’intrigue qui va suivre.
Pourquoi ? Et bien parce que les 3 motivations de Trevor sont claires : il souhaite protéger sa mère de son addiction et du retour de son paternel, avoir une bien meilleure vie, et aider les gens autour de lui.

Ce troisième but existe en lui car il ne connait que trop bien le malheur et également parce qu’il est un enfant doté d’une grande empathie. Tout cela est mis en avant quand son professeur, Monsieur Simonet, lui donne un devoir de travaux pratiques qui vise à rendre le monde meilleur. L’idée de Trevor consiste à rendre un service désintéressé à 3 personnes. Cela doit être quelque chose d’important que ces personnes ne peuvent pas faire seules. Ensuite, ces 3 personnes doivent à leur tour rendre un service similaire à 3 autres personnes. Et ainsi de suite. Pay it forward, titre original du film, signifie Payer au suivant. Et ce mouvement peut rapidement grossir, comme le petit l’explique en classe, en dessinant un schéma explicatif de son projet au tableau.
Trevor décide d’aider, en premier lieu, un SDF héroïnomane du nom de Jerry. Pour se faire, il l’invite à son domicile sans l’accord de sa mère. Il le nourrit de céréales, le laisse prendre une douche et se changer, puis l’envoie dormir à l’arrière d’une camionnette qui ne fonctionne plus dans le garage. En découvrant l’inconnu, sa mère pète un câble – normal – et fonce voir le professeur Simonet pour lui demander qu’est-ce que c’est que ce délire – logique hein – mais bon, le gars ne comprend pas trop son emballement. Il dit qu’il n’a pas demandé précisément au gosse de ramener un clodo drogué à la maison. Que c’est un devoir, rien de plus. Ses élèves peuvent l’interpréter comme ils le veulent. Arlène repart furieuse mais finit toutefois par sympathiser avec Jerry, puisque ce dernier répare la camionnette et lui explique en détails le projet de son fils, qu’elle trouve plutôt pas mal, en fin de compte. Peu après, Trevor constate que Jerry n’arrive pas à arrêter de consommer de l’héroïne et rien que pour cela il se dit que sa tentative d’aide est un échec – comme si c’était facile à la base de se sevrer de cette merde – du coup, le petite broie du noir.  
Puis, il tente un peu de se rapprocher du prof, en lui demandant s’il trouvait vraiment que son idée de devoir avait du potentiel. Monsieur Simonet laisse entendre qu’il n’est pas un menteur. Alors, le jeune homme se permet de lui demander ce qui lui était arrivé, car il faut le préciser, puisque c’est un peu important pour comprendre le reste, le prof est brulé au visage, ainsi qu’au torse. Vous avez tiré à la courte paille et c’est tombé sur vous ?, demande-t-il, croyant qu’un groupe d’enfants comme autre, hilare, devant eux, était la bande d’amis de Trevor. Cependant, il n’en était rien. Il l’avait compris en voyant son élève partir seul au loin. Cette remarque sortie sur le la défensive fit comprendre à Trevor que son professeur manquait de confiance en lui, sans doute à cause de son apparence et de ce qui lui était arrivé. Même si c’était maladroit de la part de Simonet, l’enfant n’éprouve pas de rancune, bien au contraire, car il décide de faire de lui sa deuxième personne à aider.

Et là, c’est légèrement plus complexe. En clair, Trevor fait en sorte de réunir son prof et sa mère, sur le plan amoureux. – chaud patate ça ! –. Bien que je trouve cela bizarre, en vrai, chapeau à lui. C’est avec brio que son travail d’entremetteur fut réalisé. Je ne vais pas m’étendre sur sa méthode, je vous laisse la surprise de la découverte.  

Mais ! Juste au moment où cela devient un peu concret entre Arlène et Eugène – c’est le petit nom du prof – Eugène a la haine, et le petit aussi, parce que Ricky McKinney revient ! Dès lors, parlons du jeu d’acteur de chacun. Attention ça va saigner. Le père du petit est joué par John Bon Jovi ! Son jeu est un régal. Là, je vois clairement qu’Arlène et lui ont un passé, à la façon dont ils se regardent et s’engueulent. J’irai même jusqu’à dire que Bon Jovi aurait dû jouer le rôle d’Eugène à la place de Kevin Spacey, tellement l’alchimie est bien plus au rendez-vous entre Helene Hunt et lui ! C’est simple, je ne crois pas en la love story d’Arlène et Eugène, principalement à cause du jeu médiocre de Spacey. Sinon, comme à chaque fois, en ce qui concerne le protagoniste principal, Haley Joel Osment, c’est juste incroyable à quel point sa gueule d’ange en impose. Il est juste méga doué.   

Adam est la troisième personne que Trevor aimerait aider. C’est un enfant de son école qui subit un harcèlement scolaire assez grave. Là encore, il pense qu’il a foiré car il tente de s’interposer quand il voit qu’Adam se fait frapper, sans en trouver le courage. L’inventeur du mouvement lui-même pense que rien n’a fonctionné, que c’est peine perdue. Sauf qu’en fait, un journaliste vient leur rendre visite et leur explique que Pay it forward s’est étendu jusqu’à Los Angeles, grâce à Jerry ! Il a été le seul des 3 personnes initiales à passer le relais, pour des raisons que je vais taire. Je ne vais pas non plus vous dévoiler la fin, ainsi que le parcours du mouvement. Retenons que ce film pourrait aisément déranger les grands cinéphiles, à cause de certaines techniques liées au scénario qui avaient pour but de tout exagérer, pour tirer un max sur notre corde sensible. Pour être plus transparente, c’est un Oscar bait, à savoir, un film semblant avoir pour seul but d’obtenir des nominations aux Oscars.  
Or, ce drame comporte de belles scènes. Il peut très bien faire l’affaire quand on ressent le besoin de relativiser sur sa propre vie. Il est clair que ce qui arrive aux personnages peut exister dans la vraie vie, mais que ces évènements ne touchent pas la masse.

Tatiana Kazakova

Laisser un commentaire