Ces films impossibles à terminer Part 3

Comment exprimer son dégoût face à certains films ? Pourquoi fuir devant l’incompréhension ? Nous revenons sur quelques expériences foireuses du septième art.
Au programme : 3 derniers films à décrier.

The Visit – M. Night Shyamalan

Je ne suis pas accro aux films d’horreur. Quant à ceux décrivant la folie humaine et parcourant les méandres de la maladie mentale, ce sont les pires.
M. Night Shyamalan, particulièrement connu pour les films 
Sixième Sens et Split, est un réalisateur de talent : il sait créer des ambiances à partir de mouvements de caméra classiques, vus et revus, et parvient à remanipuler les codes du film d’horreur, en y ajoutant sa patte.

Je n’ai vu que la moitié de ce film… si j’ai survécu à la scène de poursuite à quatre pattes entre la jeune fille et sa grand-mère, l’épisode du cabanon au milieu des champs a eu raison de moi. Ayant tendance à trop m’impliquer dans les films que je regarde, celui-ci m’a plongé dans un profond malaise.

Shining – Stanley Kubrick

En parlant de malaise. Alors oui, lorsque Shining est cité, ça crie au chef d’œuvre du cinéma ou au classique d’un réalisateur incroyablement célèbre, un génie… mais non. Le film en lui-même ne m’a pas spécialement dérangé. J’ai trouvé l’histoire intéressante et, visuellement, rien ne fait particulièrement peur.
Sauf que dans l’appellation -film d’horreur psychologique-, c’est à nouveau le mot -psychologique- qui m’a posé problème. Ça devient un peu récurrent, non ?

Si ce n’est pas le scénario, ni des scènes particulières, ni le regard dérangé de Jack Nicholson, alors qu’est-ce qui m’a empêché de terminer ce film ?
J’écris que des critiques musicales pour la simple et bonne raison que je suis extrêmement sensible à tout ce que j’entends. Je retrouve cette particularité dans le cinéma, même si c’est surtout inconscient. Inconsciemment, j’ai failli m’évanouir devant ce long métrage. C’est presque imperceptible, mais j’ai l’impression que sa bande-son a été composée sur le fil. Elle crée une tension extrême, comme un cri perçant, à partir de l’entrée de la famille dans l’hôtel, jusqu’à la dernière seconde, à laquelle je n’ai donc pas assisté.

La Tour Montparnasse infernale – Charles Nemes

En plus d’être une petite nature, je n’ai, semblerait-il, aucun humour. Soit c’est le cas, soit les blagues de l’œuvre de Charles Nemes sont incroyablement mal écrites. Je penche plutôt pour la deuxième solution.

En général, je tiens au moins une bonne vingtaine de minutes avant de me lasser d’un film. Je ne pense pas avoir dépassé les dix minutes de La Tour Montparnasse Infernale. Je déteste faire des critiques négatives : pour les deux films précédents, le problème venait de moi. Ici, j’ai beau chercher des excuses, le problème vient vraiment du film.
Je suis plutôt bon public. Au pire, je souffle du nez. Or, ici, je n’ai pas eu la moindre réaction, le moindre tic nerveux, le plus infime sourire en coin devant une blague pourrie, même pas l’ombre d’un rire jaune. Rien. Et 1h32 de rien, ça fait bien plus peur qu’un homme qui défonce une porte à coups de hache.

ephios

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