Melting God

LA DURE A CUIRE #63

Apex Ten

Par rapport à mes anciens projets, Apex Ten est peut-être plus atmosphérique. On y retrouve un peu plus de space rock perceptible. Pour mon plus grand plaisir, je suis amené à jouer bien plus de soli. Ils font partie intégrante de la musique que l’on propose. Sur plusieurs passages, le travail de ma main droite est plus frénétique. Quant à notre mentalité, on se focalise sur un échange d’idées très important. Une incroyable sensation advient quand on réussit à se détacher de la réalité. Se laisser complètement porter par l’instant voué à se développer sollicite une toute autre façon de jouer de la musique. On s’éloigne d’un jeu propre aux formations dites plus classiques. -Benoît Velez, guitariste d’Apex Ten

Nina Attal – Pieces of Soul

Dix ans de carrière. Quatre albums à son actif. Nina Attal invite les auditeurs vers un Far West dansant. « Never Been Clear » est un morceau méritant une place de luxe sur les ondes de Radio Nova, médium le plus funky de France.

Metro Verlaine – Funeral Party

Avis aux fans de Cure ! Metro Verlaine rythmera vos bals de fin d’année, vos ruptures amoureuses et votre funéraille idyllique. Une manière spéciale de célébrer la vie.

Pavement – Terror Twilight

Pavement est souvent cité comme influence du rock actuel.
En avril dernier, l’EP Terror Twilight a droit à une réédition. De quoi re/découvrir le travail d’un Saint producteur : Nigel Godrich, sixième membre de Radiohead !

DRAMA – Votre playlist Spotify

Opinion & Stoner Bud’s – Earworms

Rien ne semble arrêter Hugo Carmouze. Le Français orchestre Opinion, sort trop de projets musicaux et ouvre son propre label nommé Nothing Is Mine, en 365 jours ! Dernièrement, il  fusionne à un autre groupe rock nommé Stoner Bud’s, de l’écurie Flippin’ Freak’s.

Fin 2020, quand j’ai déménagé à Gradignan, j’ai rapidement fait la rencontre des Stoner Bud’s. A l’époque, leurs EP Yeah-Yeah ! était toujours en cours de mixage par Alexis Deux-Seize, mon grand ami. Il m’a fait écouter ses premiers mixages et j’ai tout de suite accroché aux compos de ce jeune trio. Je les ai vu pour la première fois à La Voûte. On s’est rendu compte qu’on habitait tous à Gradignan. On s’est donc tout de suite vu un week-end pour une petite jam session.
Pendant cette expérience, en février 2021, on a réussi à créer une démo qui deviendra plus tard « No Sense », notre première composition. Suite à la réalisation de cette chanson, l’idée de faire un EP ensemble semblait logique. On s’y ait mis avec beaucoup d’envie et d’amour. Après un an de divers enregistrements, de jams, de compos pures,
Earworms voit enfin le jour en ce mois de février, en digital et sous forme de cassettes ! -Hugo Carmouze

Ces nombreux rendez-vous portent leur fruit. Le résultat équivaut à un voyage, où l’on plane près des cactus ! Les sonorités du supergroupe provoquent plusieurs hystéries : l’envie de pogoter tel un hyperactif et le désir de baiser les amplis à l’infini. Hugo Carmouze continue son chemin et enrichit un style déjà fort prononcé sur Opinion. Il porte haut et fier l’héritage grunge sur ses épaules. Il ne délaisse jamais sa voix enfantine ou ses guitares frottées par de multiples croches musicales. Aux côtés de Stoner Bud’s, il ravive encore plus la flamme rock et la rage adolescente en chacun de nous.
Le Sud de la France peut être fière de sa jeunesse !

DRAMA – Illustration ©Opinion & Stoner Bud’s

Odezenne au-delà du malheur

Je souhaitais disparaître des radars. Notre société et les réseaux sociaux sont source d’angoisse, de colère. Trop de discours, peu d’idées. Soudain, un évènement permet de relativiser. Un miracle bouleverse mon train-train quotidien. Odezenne est de retour via un cinquième album, 1200 mètres en tout. Les Bordelais régalent en partageant 16 morceaux !

Une question pend à mes lèvres : vont-ils encore nous emporter au-delà des cieux ?

Leur ambiance nous propulse bel et bien dans les nuages. « Mr. Fétis » ouvre le bal, de quoi assumer une couleur électro, du début à la fin. Dès les premiers sons, on sniffe du kérosène, on voltige près des hirondelles.
Les propos de l’opus attirent bien plus mon attention. Ils sont à la fois solaires et sinistres. Ils décrivent une palette d’émotions, mais aussi les hommes, les femmes et leurs complexités. L’amour incommensurable envers une personne incomparable (« Caprice »). Le mépris face à d’inutiles gamineries (« Bitch »). Notre éternel optimisme (« Vu d’Ici »). C’est à se demander si ces chansons ne furent pas trop difficiles à rédiger. Quoi qu’il en soit, saluons ce travail d’auteur.
Mattia enrichit cet accomplissement grâce à ses instrus planantes. Elles servent à merveille la langue de Molière. Les jeux de mots, les métaphores imprévisibles et nos vieilles expressions déformées font la part belle de ce disque !

Que retenir à la fin de l’écoute ? O2ZEN souhaite peut-être se cacher dans le silence. Une manière de grandir pour un mieux, à des kilomètres d’un champ de flammes. Loin de la montée des extrêmes en politique. Loin d’une pandémie définissant l’avenir des peuples.
Toutefois, du silence jaillit une tonne de mots salvateurs. Leurs paroles affables inspirent à écrire, sans aucune peur de partager quelconque malheur. L’exercice de l’écriture a d’ailleurs des vertus thérapeutiques. Marichela Vargas, Docteur en psychologie, clarifie cette observation.

L’écriture, comme la parole orale, participe à un processus de symbolisation, c’est-à-dire, à un processus de représentation. Ce qui est pure souffrance devient mise en mots. Mettre de mots sur sa peine procure le fait de nommer les choses, les structurer et les ordonner, leur donner un sens. Les psys appellent ceci élaboration. Il s’agit d’une sorte de digestion de la souffrance, de métabolisation. L’écriture amène à ce que la souffrance soit déposée sur le papier, extériorisée.
Nommer sa souffrance implique déjà de s’en séparer, de la mettre en perspective.

Le groupe signe son projet le plus profond. Certes, au niveau des textes, plusieurs passages résultent très abstraits. Néanmoins, leur poésie touche à des thèmes universels : combattre la maladie, l’insomnie, la haine. Qui veut absolument synthétiser nos pensées noires, suite à ces dernières années merdiques ? L’enjeu est tout autre. Gardons espoir. Dansons avec nos proches. Distribuons des confettis tel un Jaco sur « Géranium ».

Nos vies ne sont que des montagnes russes émotionnelles. Rien n’interdit de le chanter.

DRAMA – Photo ©Edouard Nardon