Damso n’est pas un rappeur comme les autres. Confiant avec son public. Prêt à communiquer sa passion. Très fort pour les surprises (pensez à l’album sorti récemment, regroupant ses vieux morceaux). Fortement inspiré par les instrus lourdes et mémorables.
Mais une caractéristique le porte au-dessus de la mêlée. L’artiste ne compte pas mettre de côté ses concepts. Jadis, les groupes sortaient des albums-concept.
Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band (1967), affichant les Beatles comme des musiciens d’une fanfare, leurs alter egos. Drones (2015), un opus signé Muse, abordant la terreur des machines volantes. Ou encore, Histoire de Melody Nelson (1971), dialogue explicite entre Serge Gainsbourg et une femme imaginaire.
Bref, Damso pourrait bien nous surprendre. Le clip de « Chrome » suffit à mettre l’eau à la bouche. Même s’il est débile de montrer comment concevoir une arme – certains jeunes risquent de fantasmer cette scène –, le clip est plutôt aguicheur. Dems flingue plusieurs personnes et une dame danse ses plus beaux pas. La scène finale est la plus intéressante. Le Belge se réveille après avoir vécu une expérience virtuelle, attaché à une machine futuriste. Comment ne pas penser à Matrix ? Il teste un nouveau terrain. Puis, le type semble avoir vécu une séquence foireuse. Ce constat amène à une autre idée.
Son nouvel album, J’ai menti, illustrera l’artiste probablement comme on ne l’a jamais entendu. En tout cas, « Chrome » délivrait des images flashantes. Comme si Damso rappait telle une autre version de lui-même… si l’hypothèse est bonne, alors, le jeu en vaut la chandelle.
brunoaleas – Photo bannière ©Christophe Deroo