Ben PLG droit au cœur

Je ne suis pas expert de rap. Mais j’écris depuis tout petit et me concentre souvent sur l’écriture des rappeurs. C’est pourquoi, dès qu’un Médine, MC Solaar ou OrelSan l’ouvrent, c’est le caviar servi à table. Bref, petit, je gratte déjà en classe pour tuer l’ennui. Je commence à m’intéresser au rap, à l’âge de 18 ans.

Depuis lors, quel rappeur résonne le plus avec mon vécu ? Ben PLG. Je n’ai pas encore pris le temps d’ouïr tous les morceaux du jeunot. Néanmoins, à chaque fois que j’écoute ses mots, je suis ému, renversé, frappé et figé, face à autant de poésie. Comme si Ben et moi avions vécu, plus ou moins, les mêmes bails. Il remercie souvent son entourage et apprentissage. Je ne l’exprime pas assez. Mais je le rejoins et félicite.

Prenons un morceau frappant. Il se nomme « Réalité Rap Musique ». A vous de savourer : « Du côté d’mes rêves, j’sais plus où j’en suis, y a des gens, j’les admire et ils m’dégoûtent ensuite. C’est moi qui rappe tout seul dans les rues d’ma ville, qui essaye d’comprendre pourquoi ils m’ont mis ici. J’décroche des sourires et des cris, j’recherche des souvenirs, pas d’l’estime. J’fais des chansons, c’est pas d’la magie, c’est juste un moyen pour qu’j’existe ».

Je me téléporte dans ma ville natale pour respirer le brouillard de l’hiver, en cherchant la chaleur de mes proches. Deux ans plus tard, on découvre « Prochaine fois ». Là, on se situe dans la suite logique de « Réalité Rap Musique ». On écoute alors : « J’ai grandi, j’arrive enfin à pleurer. Il est loin mais il est toujours au fond d’moi, le petit garçon qui parle apeuré. J’louperai jamais plus une occasion d’applaudir. A la fin on se rappellera surtout d’ton sourire. J’mélange les meilleurs moments avec tes rêves. C’est comme ça qu’on fait un souvenir ».

Quant au titre « Chaque jour un peu plus », il rédige : « C’est marrant, depuis que t’es partie, je t’aime chaque jour un peu plus ». En 2019, quand je perds la personne que j’aime le plus, je ne prévois pas à quel point ma vie changera de A à Z. La phrase de l’artiste me rappelle cette période. Elle confirme une idée portée au cœur… chaque personne rencontrée, décédée ou disparue, apporte son grain de sable pour soutenir l’édifice de nos vies.

Comme le dit si bien le trentenaire, les problèmes, il faut les accueillir. Le malheur, on l’encule.

brunoaleas

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