FAUVE mêlait de la prose à de belles mélodies, mettant à l’honneur la langue de Molière.
Aujourd’hui, le groupe n’existe plus. Les membres se rassemblent autour d’un autre projet qui se nomme MAGENTA. Sauf que la nouvelle sauce ne prend pas…
L’EP Long Feu n’a presque aucune saveur. Continuer la lecture
Tous les articles par Drama
Le sacre des concerts Part 1
Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs Pigs (La Zone/Liège, 2018)
La dure à cuire #30
Le Labyrinthe granuleux
Plus besoin d’aller à la messe, Damon est là
Mi-mai, Damon Albarn (Blur, Gorillaz) nous présente son nouveau projet musical. Il joue alors sur des cassettes de répétitions assemblées, en direct sur Boiler Room. Ce live nous donne un avant-goût à The Nearer the Fountain, More Pure the Stream Flows. Il met aussi en lumière Global FoodBanking Network, une entreprise fournissant de la nourriture aux plus précaires, à qui nous pouvions faire un don. Continuer la lecture
Un nouvel été en festival ?
Souvent, en périodes pluvieuses et froides, on pense à l’été… Certains s’imaginent le passer sur une plage, d’autres en voyage. Pour ma part, ce sera en festival !
Quand on en parle, on pense généralement au Tomorrowland (Boom), aux Ardentes (Liège), aux Francofolies (Spa), ou encore au festival de Dour. Tous étant des événements axés sur de la musique populaire (rap, electro, etc.). Mais connaissons-nous vraiment tous nos festivals ? Continuer la lecture
La dure à cuire #29
Vivarium, ou l’angoisse surréaliste
Depuis l’aube du septième art, la « science de la peur » a toujours été un passionnant sujet d’étude.
Les films sont des instruments jouant avec les émotions. A l’écran, ils les combinent, les associent, pour créer des sensations complexes. Parmi ces « accords », la peur et l’angoisse restent parmi les plus difficiles à maîtriser. Troll 2, The happening… On ne compte plus les navets du genre. Car si l’échec d’une comédie ou d’un drame est aisé, celui d’un horreur est presque enfantin.
Le film traité ici ne fait pas partie de ces ratés.
Réalisé par l’irlandais Lorcan Finnegan, Vivarium est un film d’horreur sorti le mois dernier. Il raconte l’histoire d’un jeune couple, Tom et Gemma, cherchant une maison pour s’installer. Bravant la crise immobilière, ils vont finir par accepter la visite d’un agent, Martin, d’une étrangeté certaine. Sans s’en rendre compte, le couple va se retrouver enfermé dans une maison conforme en tout point à leurs attentes. Un piège surréaliste, où tout est parfait. Insupportablement parfait. Et ce pour le restant de leurs jours.
Quoi de mieux pour colorer nos rétines dans cette période de confinement interminable ? C’est une belle coïncidence, mais cette fois-ci, l’intérêt de ce film ne sera ni sociétal ni historique. La raison pour laquelle Vivarium est une réussite, c’est la manière dont il joue avec « les cordes » de la peur. De façon maîtrisée et orchestrale.
L’erreur est ce qui fait l’humain. Le défaut est organique. Mais la matière sans éraflure est divine, mécanique, épouvantable.
Dans l’univers du Vivarium, les nuages ressemblent à des nuages, les maisons à des maisons, l’herbe… A de l’herbe. Mais ils n’évoquent rien d’autre. Ce monde dégoûtant est sans saveur aucune.
La perfection est source de peur, puisqu’elle est tout sauf naturelle. L’œuvre présente ce qui est trop parfait pour être confortable. Dès lors, une angoisse profonde s’installe. Les personnages vont tout tenter pour briser cette linéarité : creuser des trous, allumer des incendies… Et surtout, se réfugier dans les seuls endroits encore familiers : leur voiture, et leur propre personnalité.
Tout, dans le métrage, est en accord avec cette étrangeté surréaliste. L’enfant qui nous est présenté symbolise un véritable cauchemar. Ni monstrueux, ni dangereux, tout chez lui sort légèrement du naturel. Son interprétation est dans un surjeu léger, mais constant. Suffisant pour que le personnage « sorte » du film, mais trop discret pour rendre ses apparitions ridicules. Il se trouve en plein dans l’« Uncanny Valley » , cette zone d’inconfort entre ce qui nous est familier et ce qui nous est étranger. Le personnage est au beau milieu d’un équilibre anxiogène. L’effet prodigué est un lourd sentiment d’étrangeté. On sait que quelque chose cloche, mais mettre le doigt dessus est impossible.
Enfin, l’anxiété utilise un dernier axe, et pas des moindres, la répétition.
On dit que la folie naît de l’action perpétuelle, de l’acte répété encore et encore, sans but, sans finalité. Dans Vivarium, chaque maison est identique, les nuages réitèrent le même schéma, et il est impossible de s’échapper sans tourner en rond.
Le plan dans lequel Tom escalade le toit est des plus effrayants, car devant lui s’affiche la folie pure : des milliers de toits identiques, à perte de vue, jusqu’à l’horizon. Sans gâcher la fin du film, on notera sa structure cyclique. Tout se répète encore et encore, à l’infini. Il n’y a pas de début, pas de fin, pas de milieu. Les repères ne sont que relatifs. Le film, jusque dans son principe de base, se focalise sur l’essence de l’angoisse : la répétition.
Vivarium joue avec brio sur les cordes infernales de l’anxiété. C’est un film excellent dans son horreur et dans sa créativité surréaliste.
Dire que c’est un chef-d’œuvre en soi serait une exagération. Les briques qui le composent sont loin d’être coulées dans le génie. Mais l’œuvre a un intérêt certain dans son exploitation de la peur. Ce n’est pas la plus terrifiante, mais c’est peut-être l’une des plus créatives et intéressantes de ces dernières années.
Lou
Hommage à Népal
La dure à cuire #28
Atum Nophi – It’s Nothing Like What You’ve Been Told
La pression sociale nous force à rentrer dans une case. Même si, à cause de l’individualisme et d’une certaine façon, des réseaux sociaux, il est devenu difficile de s’en rendre compte.
Sur ce morceau, les paroles parlent d’elles-mêmes. Il encourage à assumer ses différences, quelles qu’elles soient, malgré les critiques et le regard des gens. On s’emmerderait terriblement si tout le monde était pareil. –Adrien Schockert (chanteur/guitariste d’Atum Nophi)
Princess Thailand – And We Shine
Quand une playlist Luik Records est présente sur Spotify, impossible de nier une volonté de découvrir les groupes du label. Sorti en avril, And We Shine permet à Princess Thailand de librement surfer sur des sonorités brutes, ténébreuses et noise !
Animatronic – REC
Verdena n’est plus dans la course. C’était le meilleur groupe rock en Italie.
Heureusement, son ancien batteur joue dans Animatronic, un trio qui respire la cocaïne. En tant que fan du jeu de Luca Ferrari, je ne suis point déçu de REC !
Paradoxant
Antoine Meersseman (bassiste de BRNS) s’allie à Romain de Ropoporose et à Monolithe Noir sur scène, afin de nous pondre Paradoxant. On a qu’un titre pour le moment. Juste assez pour retrouver cette ambiance si unique, où danser et pleurer sont permis à l’écoute.
DRAMA – Illustration ©Amine Jaafari et Damaso Jaivenois
Alice Martin Interview
Lors du confinement, j’écoutais tout style de musique. Les covers folk d’Alice Martin ne me laissaient pas indifférent. Elle participe alors à sa première interview ! Le temps de discuter de ses reprises, de son expérience musicale et de son futur EP.
Aujourd’hui, que signifie « être une chanteuse folk » ?
C’est un subtil mélange de charme, de peps, et de sensibilité. Au rythme dynamique d’une guitare, l’émotion se laisse transparaître dans la fragilité de la voix et à travers des textes pas toujours heureux, qui nous sortent des tripes. La base d’une chanteuse folk se résume à son jeu de guitare, à sa voix et dans une quintessence pure accompagnée d’un texte percutant.
Comment choisis-tu les morceaux de tes reprises ?
Depuis longtemps je voue un intérêt particulier pour la culture musicale des USA. Je pense au blues, folk, à Bob Dylan, Johnny Cash, Bessie Smith, ou aux Canadiens, comme Neil Young. Mais aussi les monuments mythiques anglais : The Beatles, Queen ou David Bowie… Je m’inspire énormément des chanteuses de rock, ou même parfois pop, qui sont charismatiques et qui prônent l’indépendance et l’émancipation de la femme. Patti Smith, Debby Harry, PJ Harvey ou même Lady Gaga. Et je tente de transformer tout ça à ma sauce.
Parmi ces chansons, en admires-tu une plus qu’une autre ?
Je pense avoir un coup de cœur particulier pour ma dernière cover qui fut le premier challenge d’une longue série à venir. « Do for the others » de Stephen Stills. Il est selon moi l’un des plus grands guitaristes vivant de ce monde. Sa chanson paraît simple aux premiers abords, mais elle demande beaucoup de travail sur le jeu de guitare. De fait, cet exercice m’a donné encore plus l’envie d’accroître ma pratique. Enfin, c’est avant tout une dédicace à mon père, qui m’a fait découvrir ce grand musicien.
Tu as voyagé à l’est des USA, sur la route du blues. Une escapade bouleversante à tes yeux. Quelle est la plus grande leçon retenue de ce voyage ?
Ce voyage m’a fait prendre conscience de quoi j’étais capable quand j’étais livrée à moi-même. Via les différents états que j’ai traversé, il m’a été vraiment difficile de m’imposer en tant que jeune chanteuse belge parmi des artistes locaux bien imprégnés. J’ai surtout réalisé que la musique avait une importance bien plus colossale que je ne le pensais dans ma vie. A travers de belles rencontres, j’ai eu la chance de monter sur des scènes à Nashville, au Texas, à la Nouvelle-Orléans, ou encore à New York. Ces rencontres m’ont aussi fait prendre conscience qu’il ne suffisait pas d’avoir uniquement l’envie, mais que le vrai challenge, c’était d’avoir l’audace de foncer sans se poser mille questions. “Smoke them all !”
Dorénavant confinée, ton envie de composer est d’autant plus nourrie.
Plus que jamais. A la base, je suis serveuse dans un restaurant à plein temps et je pense avoir trop longtemps fui l’univers de la musique en me noyant dans mon travail. Le confinement m’a permis de me reconnecter avec mes créations et de me concentrer pleinement sur ma musique. Je ne vois quasiment personne. Je suis comme devenue autiste mais ça me fait du bien. Je le vois comme une chance de rattraper le temps perdu. J’apprends de nouvelles choses, tel que le piano ou à utilisé les DAW pour m’enregistrer, ainsi que renforcer ma technique à la guitare comme pour les échauffements vocaux. D’ailleurs, je plains un peu mes voisins.
Parlons de ton EP prévu pour septembre.
Qu’est-ce qui t’as motivé à te lancer dans sa création ?
A nouveaux, ce sont de belles rencontres. Une petite équipe s’est doucement créée autour de moi. Le réalisateur Julian Bordeau, qui est un ami avant tout, m’aide à travailler mon image et ma confiance en moi. Parfois, il me pousse dans mes retranchements mais ça m’encourage beaucoup.
Ainsi que le producteur Théophile Moussouni, qui dès la première écoute de mes démos m’a mise directement en confiance et s’est impliqué dans le projet en apportant sa patte plus trip hop.
A quoi doit-on s’attendre ? Comment le décrire ?
Le projet étant toujours au stade de l’émergence, sera pour le moment un mix d’influences folk et trip hop, qui je l’espère sera très prometteur. Je mise aussi sur la qualité des textes, qui sont en anglais, mais auxquels je consacre énormément de temps. Il y a déjà un squelette et le reste se peaufine jour après jour, ou nuit après nuit.
Les sujets sont variés mais se concentrent beaucoup sur des extirpations de douleurs passées, la dépression, ou encore des sujets plus féministes… et naturellement, on y trouve un peu d’amour.
DRAMA – Photos ©Alice Martin
Hommage à Tony Allen
Le musicien nigérien Tony Allen s’est éteint ce 30 avril, à Paris. Meilleur batteur de tous les temps pour certains, il était aux origines de l’afrobeat avec Fela Kuti. Un style de musique qui nous fait danser et réfléchir. Nourri de funk, il a été un vecteur de contestation, voire de résistance à l’oppression du peuple. Une trans s’impose dès que les notes s’enchaînent, que les cuivres sonnent et qu’un rythme de batterie s’invente à nouveau… L’afrobeat !
Puis, que dire des nombreuses collaborations de Tony Allen ? Elles nous ont fait rêver. De Sebastien Tellier à Damon Albarn, l’éclectisme de l’artiste était admirable. Il faudrait plus de 7 morceaux pour lui rendre hommage. Mais voici 7 de ses perles démontrant son amour pour la musique.
brunoaleas – Illustration ©Mixmag France