Autrement appelé Harry Potter à l’école des furries sodomites, The Wize Wize Beasts of the Wizarding Wizdoms est un manga paru en 2020 aux éditions Komikku (2015 au Japon) et réalisé par le jeune et talentueux Nagabe (Le patron est une copine ou encore L’Enfant et le Maudit). À côté des sortilèges et des potions, c’est surtout l’alchimie amoureuse entre créatures anthropomorphes que l’auteur met en scène à travers une série d’histoires courtes, touchantes et au style graphique inimitable.
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Le Titan Sawano
Il y a Hiroyuki Sawano, puis il y a les autres… Ce compositeur japonais est devenu une valeur sûre pour ce qui est de livrer une musique épique ! Le mot est lâché. D’habitude, je ne l’utilise jamais. De peur d’être ringard ou de passer pour un fanatique ? Aucune idée.
Il n’empêche qu’« épique » est le parfait adjectif pour qualifier ses compositions. Continuer la lecture
Les Parfums
Dans le paysage cinématographique actuel, lorsqu’on parle de « comédie française », un frisson parcourt la critique.
Sans analyse détaillée, il est évident que depuis quelques années, une certaine ambiance parcourt le comique de l’hexagone. Même si des réalisateurs comme Quentin Dupieux (Rubber, Le Daim, Réalité) ont su la contester, une mode subsiste.
Le ressort comique actuel, c’est la moquerie sociale. Méchante et gratuite, elle s’attaque aux minorités ethniques et religieuses (Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?), aux Roms (A bras ouverts), et cetera. Mais jamais ou presque, le Français blanc privilégié n’est moqué.
Comme si l’attaque raciste, bête et facile était devenue l’ingrédient secret sublimant n’importe quel travail du genre subtil qu’est la comédie.
Mais malgré cette vague, certaines œuvres subsistent, et prouvent que oui, on peut faire de la comédie sans moquer l’identité de nos pairs. Les Parfums de Grégory Magne fait partie de ces œuvres-là.
Le moral de Guillaume est au plus bas. Chauffeur, il a manqué de perdre son travail à la suite d’un excès de vitesse. Habitant un minuscule appartement, la juge daigne lui donner la garde de sa fille, avec qui les liens disparaissent peu à peu.
C’est au bout du rouleau que Guillaume est envoyé en mission. Il devient le chauffeur privé d’une certaine Anne Walberg, diva hautaine au métier hors du commun.
En effet, Anne est « nez ». Son travail consiste à concevoir des parfums. Mais sa carrière stagne. Elle utilise son art au service de travaux peu prestigieux : ambiances de supermarchés, masques d’odeurs d’usine…
Au départ opposés, les deux protagonistes vont finir par nouer une relation. Ils vont apprendre énormément l’un de l’autre, jusqu’à s’affranchir de leurs problèmes respectifs.
L’œuvre est légère, innocente, sans prétention. Ce n’est pas une grande histoire, ni une comédie débordant de gags à se plier de rire. Aucune situation n’est artificiellement créée dans un but comique. Les blagues arrivent quand elles sont les bienvenues, lorsque le récit les attend.
Le métrage est paisible, d’une tendresse simple. Aucun personnage n’est moqué ou jugé par le film. Il garde de fait un respect profond pour chacun d’entre eux.
On pourrait dès lors lui attribuer une absence de conflit clair. D’action, peut-être. Et il est vrai que le scénario est un peu bancal et ne semble aller nulle part. Cependant, l’intrigue retombe sur ses pattes dans les dernières minutes, vers une fin mémorable.
Si on souhaite rire aux éclats, oublions Les Parfums. Mais si on veut se laisser bercer par une comédie simple et innocente, on y trouvera son bonheur.
Lou
Last Night Issue Interview
Le duo liégeois Last Night Issue était en première partie des Last Train au Reflektor. L’occasion idéale pour rencontrer ces gais lurons ! On discute de Liège, de leurs sonorités punk et de la mort du CD… Tout en voyant un cul de batteur !
C’est quoi votre rêve en tant que musicien ?
Lou : Avoir une super bagnole, avoir une femme avec des seins siliconés, être plusieurs fois disques de platine sans sortir d’albums… Tout ça réuni, c’est déjà bien hein.
Liège demeure une des meilleures niches belges pour les rockeurs.
Timizy : Moi je crois que non. (rire) J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de groupes rock sur Liège et que c’est un peu saturé. Ce n’est pas si simple de faire son nom dans cette ville. Puis, on a récemment joué en Flandre et ce n’est pas du tout comparable. J’ai la sensation que le public est plus chaud, plus amateur de rock, de stoner et de metal quoi !
Quel est l’inconvénient de jouer en duo ?
Timizy : Quand tu es en froid avec l’un des gars du groupe, ben il n’y a plus de groupe. (rire)
C’est cool quand ça marche et moins quand on s’engueule.
Lou : On est deux à porter une batterie. Mine de rien, on porte plus de matos qu’un groupe de cinq.
Pour ce qui est des avantages ?
Timizy : Les répet’ ! (rire) Ca c’est top. Conduire une seule bagnole pour aller aux concerts, c’est bon aussi. On avait plusieurs groupes avant et c’était l’horreur.
Là comme ça, vous ne pensez pas vous élargir…
Lou : J’essaye de maigrir justement. (rire) Ce n’est pas dans mes plans !
Timizy : Nan mais plus sérieusement, on y a pensé. On a joué avec plusieurs bassistes par le passé. C’est super difficile de trouver un gars qui ne fasse pas deux plus un, aussi bien d’un point de vue musical que celui de l’entente. Quitte à être trois, on veut sonner à trois. On n’arrivait pas à trouver une aussi belle synergie propre à nous deux. C’est comme si t’essayais de convaincre ta gonzesse de la normalité de faire un plan à trois. Ce n’est pas évident. C’est compliqué. Après je ne suis pas contre hein ! (rire)
Maintenant, il faut répondre du tac au tac. Vous n’avez droit qu’à une seul bonne réponse. Qui préférez-vous entre les Whites Stripes et les Black Keys ?
Timizy : Je crois que ma réponse serait Black Keys et lui, White Stripes.
Lou : On aime beaucoup les deux mais en termes d’influence musicale, on sonne comme aucun des deux. Je surkiffe les White Stripes. J’aime beaucoup moins les deux derniers albums des Black Keys… D’ailleurs, si tu m’entends Dan, arrête ! Stop it man ! (rire) Même s’ils ont un côté bluesy qu’on retrouve chez Royal Blood, cette bande nous inspire bien plus. Ces mecs ont un son gras et rentre dedans. Il y a du blues dans ce qu’ils produisent : des arpèges, des gammes pentatoniques, etc. Nous, on essaye de se démarquer avec des riffs pas metal, mais agressifs, moins blues que punk, avec un chant clair.
Timizy : On est aussi parfois plus influencé par des groupes comme Queens of The Stone Age.
Que réservez-vous pour la suite ?
Timizy : Ben je te montrerai bien mon cul nan ? (et il le fait)
Lou : La bagnole, la fille siliconée et la coke. Mais pour arriver jusque là, on va réaliser plein de titres.
Un album en préparation ?
Lou : J’ai bien envie de te lâcher une exclu et une date, mais non. (rire) Pour l’instant, on fonctionne à un rythme qui nous correspond. Si un jour on pond un album, je crois que ça demandera beaucoup d’énergie. On souhaite faire ça d’une bonne manière sans brûler les étapes. On verra aussi si une occasion ou qu’une demande se présente à nous. Donc, aucun album n’est prévu tout de suite.
Timizy : Je ne suis pas convaincu au sujet du concept de l’album. Passer autant de temps et d’énergie à enregistrer douze titres par exemple, c’est vain. D’abord, les gens n’achètent plus vraiment d’albums. Ensuite, tu pourrais passer pour un musicien hyper sérieux sans pour autant envoyer d’albums à des organisateurs d’évènements. C’est beaucoup plus chouette d’enregistrer quelques titres et de filmer certaines vidéos. Mais ouais, si un jour on a trop d’argents, pourquoi pas se lancer dans la réalisation d’un album.
Lou : N’oublions pas les contraintes du temps, de la créativité. Même si on est capable de travailler vite et de façon efficace. Mais le plus gros obstacle reste surtout celui de l’argent. On avance grâce à la passion. On n’a pas de vocation à passer pro demain.
Timizy : Ce qu’on veut vendre aux gens, c’est l’envie de venir à nos concerts. On est bon à ces moments-là. C’est là qu’on a de l’énergie à revendre. Venez profitez en live et non en CD. Admettons qu’on sorte un album, ce ne sera pas du tout pareil à ce qu’on fait sur scène.
DRAMA – Photos ©Dominique Houcmant/Goldo
La dure à cuire #32
LIÈGE VIDE
Paprika, l’animation des rêves
L’animation n’est pas un genre.
Le policier, la science-fiction, le fantastique en sont. Ils traitent de thèmes précis. Mais chaque film animé varie selon ses sujets, ses propos, son histoire. Comparez un Miyazaki (Princesse Mononoké) et un Wes Anderson (L’île aux chiens), et vous constaterez leur différence. Ils viennent tous deux de planètes artistiques lointaines et étrangères.
L’image animée, c’est une technique, un outil. Ainsi, elle permet de façonner des œuvres aux formes diverses. Mais alors que le couteau tranche et que le marteau enfonce le clou, une question se pose : que fait l’animation ?
Le dessin animé consiste en une image créée de toutes pièces. Par conséquent, il se déconnecte de la réalité pour entrer dans l’évasion. Ainsi, on explore, ou erre dans des lieux nouveaux. Et c’est pour cela que l’animation, plus que les autres techniques, se voit capable de jouer une note particulière, si importante au cinéma : le rêve.
Si de nombreux réalisateurs explorent les univers oniriques avec le dessin, il existe un maître dans le domaine, un grand explorateur de la conscience : Satoshi Kon.
La carrière de l’artiste japonais fut courte. Décédé en 2010 à l’âge de 46 ans, le pionnier n’a laissé derrière lui que quatre longs-métrages. Mais chacune des ses œuvres, si denses qu’on pourrait en discourir pendant des heures, est unique en son genre.
Si Perfect Blue, Millenium Actress et Tokyo Godfathers sont des chef-d’œuvres, le film dont nous allons parler figure en tête de liste. Il s’agit de Paprika, dernière œuvre du maître datant de 2006.
Dans un monde contemporain, un génial inventeur du nom de Tokita a créé une machine révolutionnaire, qui permet de voyager dans les rêves des gens. Mais très vite, cette technologie, appelée le « DC mini », est volée. Le terroriste se met alors à voyager dans les rêves de tout le monde, semant terreur et dégâts sur son chemin.
Les mondes réels et oniriques sont bien séparés au début de Paprika. Ce constat ne dure pas très longtemps. Plus les héros avancent, plus le doute s’installe. Réalité ? Rêve ? Rien n’est moins sûr. Cette incertitude rappellera sans doute Inception de Christopher Nolan, sorti pourtant 4 ans plus tard.
Comme pour ce dernier, on pourrait reprocher à Paprika une certaine confusion. L’histoire n’est pas facile à appréhender. D’autant plus que le film est d’une densité certaine. Chaque plan a un sens, une raison d’être. Chaque ligne de dialogue est importante et chaque mot est analysable. L’œuvre est un casse-tête scénaristique, tant tout élément est en relation avec les autres. En bref, si on veut tout comprendre, il faut s’accrocher, ce qui est fatigant.
Mais tout saisir de Paprika, est-ce la bonne voie à suivre ? Difficile à savoir. L’œuvre parle de confusion, de vertige, de songe.
Il n’est pas nécessaire de tout comprendre à un rêve. On se contente de le vivre. C’est pareil avec le film. Sa véritable beauté n’est visible que si on se laisse bercer, en laissant la magie opérer.
Paprika avance en explorant le monde onirique des gens traumatisés, malades. On ne peut imaginer le talent créatif nécessaire pour illustrer de telles scènes, mais Kon y parvient avec brio. Il écrit et dessine les sensations abstraites et surréalistes. Il entre dans la tête de ses personnages comme avec un DC mini, et les anime à l’écran de manière époustouflante.
Son film est une expérience. Tout y est mis en place pour faire « voyager » le spectateur de manière spirituelle. Et sa principale qualité est le talent avec lequel les rêves sont illustrés.
Lorsque le terroriste utilise le rêve d’un patient mégalomane pour déstabiliser les héros, c’est une immense parade surréaliste et puissante qui est affichée à l’écran. Ce cortège monstrueux écrase tout sur son passage.
Dans le pur esprit du film, la BO exceptionnelle qui décore Paprika est signée Susumu Hirasawa. La musique est puissante, rapide, étrange… onirique. Aucun artiste n’aurait mieux convenu. Chaque morceau est une perle de créativité, illustrant parfaitement l’essence du récit. L’équivalent d’un décors parfait pour des scènes déjà sublimées de talent graphique.
Paprika de Satoshi Kon est un pur chef-d’œuvre d’animation. Un bijou rare ayant saisi somptueusement les subtilités et codes de la technique animée. Chaque plan est un tableau voyageant au plus profond de la psyché des personnages.
Et si l’animation, outil complexe, est celle qui permet au mieux de jouer la musique du rêve, alors le cinéaste est un virtuose. Il illustre, tel le plus grand des compositeurs, la fine mélodie des songes.
Regarder Paprika, c’est se laisser embarquer dans un voyage à travers les mondes étranges, magnifiques et terrifiants de l’imagination humaine.
Lou
Le sacre des concerts Part 3
Hungry Hollows (KulturA./Liège, 2017)
La dure à cuire #31
Beastars
Beastars est un anime récemment apparu sur notre Netflix national. C’est initialement un manga de romance, adapté en 3D et mettant en scène des animaux anthropomorphisés.
Toute l’intrigue se passe dans l’institut Cherryton, un lycée haut de gamme pour herbivore et carnivore, où les différences entres les deux espèces sont bien marquées. L’histoire s’ouvre sur le meurtre d’un élève herbivore opéré par un carnivore mystérieux. Toute l’école est en deuil mais la suite de l’intrigue ignorera complètement cet évènement. L’histoire qui nous intéresse est celle de Legoshi. Ce jeune loup réservé se rend compte de sa crise de puberté lorsque, poussé par son instinct, il tente de dévorer une de ses camarades de classe en pleine nuit.
Comment résister à cette pulsion meurtrière et surtout, comment faire la différence entre amour et instinct de prédateur ? Continuer la lecture
Le sacre des concerts Part 2
Mike Krol (Reflektor/Liège, 2019)
‘‘Life’s swinging hard, but I’m swinging harder’’ – The Ghost Inside
Life’s swinging hard, but I’m swinging harder. Ils écrivent ces paroles pour l’opus Dear Youth en 2015. Aujourd’hui, leurs mots sont plus que d’actualité ! Continuer la lecture