Un pays qui se tient sage est un documentaire d’une heure trente. Il revient sur les violences entre policiers et manifestants en France, entre novembre 2018 et février 2020, et il vaut assurément le détour.
D’abord, même si nous avons vu certains de ces extraits lors de JT ou sur les réseaux sociaux, vivre ces images réelles de violences, d’explosions, de cris, de pleurs, de façon compilée et dans les conditions visuelles et sonores d’une salle de cinéma est une expérience puissante.
Bring Me The Horizon – POST HUMAN : SURVIVAL HORROR
Il m’aura fallu quelques albums pour commencer à éviter Bring Me The Horizon. Pourtant, le premier morceau POST HUMAN : SURVIVAL HORRORouvre le bal de façon efficace. Puis arrive la suite de l’album, devenant presque un exercice foireux où tout devient dispensable. L’electro ringarde et l’ambiance geek pour minettes font office de fan service pour les quelques auditeurs qui apprécient l’évolution adoucissante de la bande.
Quant à la composition de « Teardrops », elle fait pitié. Peut-être qu’en 2003, le titre aurait fait fureur… sauf qu’on est en 2020 et qu’il sonne tel un ersatz d’une chanson de Linkin Park ! Seulement 3 morceaux retiennent l’attention : Parasite Eve, Ludens et Dear Diary,.
Ce n’est pas le message écolo ++ de l’opus qui sauve les pots cassés. Les artistes n’arrêtent pas de nous le rabattre ces derniers temps (de Pearl Jam à Foals). Certes, les propos de la bande peuvent amener à des réflexions pertinentes. Néanmoins, les parties instrumentales n’enrichissent pas du tout les paroles.
Le projet débute comme étant trop lisse et bien plat. A se demander si la magie de Sempiternal (2013) sera de nouveau possible à capter…
Mr. Bungle – The Raging Wrath Of The Easter Bunny Demo
Heureusement que Mike Patton existe encore sur la scène. Chaque année, il apporte son grain de folie dans l’industrie musicale.
Un casting 5 étoiles l’accompagne cette fois, afin d’enregistrer à nouveau les premiers morceaux de Mr. Bungle. De quoi saliver en voyant jouer Dave Lombardo (premier et ex-batteur de Slayer) et Scott Ian (guitariste chez Anthrax).
Le but de la manœuvre ? Retrouver la force artistique et juvénile des débuts. 34 ans plus tard, l’exercice n’est point facile. La bande s’en sort tout de même via 11 morceaux, dont 2 reprises, « Loss of Words » et « Hypocrites / Habla Español O Muere ». D’ailleurs, dans cette dernière, on retrouve l’humour pattonesque avec une transition qui rend hommage à la cucaracha !
Le groupe a la réputation d’allier les genres : de la polka au funk metal (écoutez Mr. Bungle datant de 1991).
A travers ces vieux titres mis au goût du jour, ne vous attendez pas à la délirante versalité de Mr. Bungle. On a droit à du pur thrash metal. Ca rentre dans le lard comme papa dans maman. The Raging Wrath of the Easter Bunny Demo illustre un Mikey toujours en forme. Encore aujourd’hui, ses performances vocales demeurent impressionnantes.
I won’t give in till I’m dead Try to change my hates to my likes I will never wear make up or spikes -« Anarchy Up Your Anus »
L’artiste a décidément trouvé sa fontaine de jouvence.
Et si on parlait de réalisme ?
Non pas de la froideur des frères Dardenne, ou de l’intouchable Ken Loach.
Via Drunk, Thomas Vinterberg signe une œuvre réaliste où des astuces cinématographiques ne sont pas à l’écart pour privilégier le silence ou la nature. Quatre amis, profs d’un même lycée, mettent en pratique la théorie d’un psychologue norvégien. L’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang. Soudain, leur quotidien change du tout au tout lorsqu’ils enchaînent les verres. Ils se désinhibent jusqu’à charmer leur entourage et… tomber dans les déboires d’une surconsommation d’alcools.Continuer la lecture →
Deux ans après la sortie du Grand Bain, on ne se questionne plus afin de savoir si un rond entre dans un carré. Il dépeint la vie sur plusieurs angles. Tout commence via des personnes déprimées et souvent déprimantes. Elles évoluent dans un cadre qui changera leur vision du monde : des cours de natation synchronisée. Continuer la lecture →
On sous-estime parfois l’importance de la première impression. Combien de chansons sont devenues célèbres grâce à leur entrée en matière ? Cette première phrase que tout le monde connaît et reconnaît, imprimée dans les mémoires, et annonçant la chanson mieux encore que l’artiste lui-même.
L’ouverture de cet album donne le ton. « I’m insecure » déclare Tessa Violet, à travers une voix presque enfantine qui semble s’excuser. Dès cette première phrase, l’auditeur sait ce qui va suivre : un voyage dans la tête de l’artiste, dans ses doutes, ses peines, ses émotions les plus personnelles. Continuer la lecture →
Si Lithopédion (2018) a pu être considéré comme l’album de la maturité, QALF est très certainement celui de la responsabilité. Damso y clarifie son rôle de père, de fils, d’homme et aussi de citoyen belge rattaché par le cœur à l’Afrique. La musicalité de son pays natal et de son continent en général est d’ailleurs très présent sur l’album, dans les sonorités, mais aussi parmi les collaborations.
Avec QALF,Damso nous a surpris. Il s’est livré à son public à cœur ouvert. Et même si l’album est très complet en lui-même, suivant des variations de rythme et de thèmes, des surprises vont très certainement arriver pour parfaire et préciser toutes ses pensées, sûrement avec des sons plus nwarr. -Robin Gille
Damso devient petit à petit un géant du rap francophone. Via QALF, il mélange ses curiosités sonores. Le mélomane passe à des basses et paroles sévères (« D’JA ROULE »), ainsi qu’à des influences africaines (« MEVTR »). Gros coup de cœur sur « 911 » digne de la bande son propre à GTA : Vice City (2002). C’est juste ce qu’il faut pour se relaxer ou danser au ralenti.
Le rappeur déclare que son projet est une philosophie à savourer avant la sortie d’un nouvel opus. Une raison de plus d’écouter la richesse instrumentale de QALF. Quant aux propos de l’album, certains les jugent trop fragiles. Pourtant, ils n’ont rien de dérangeants. L’artiste ne se pose pas en tant que moralisateur. Il n’a rien d’un justicier masqué. Comme à son habitude, il pose ses tripes sur le papier. Ses thèmes tournent autour de son vécu : la maladie de sa mère, sa paternité, l’amour et ses futilités.
Il n’a pas la prétention d’un Roméo Elvis parlant de colonialisme (« La Belgique Afrique »), alors que ce dernier n’est qu’un sauvage comme un autre. William Kalubi Mwamba crée un orphelinat à Kinshasa (2018), puis, met sur pied la fondation Vie sur nous afin de lutter contre l’exploitation minière (cobalt, coltan, cuivre). Des groupes armés dirigent ces mines en terre congolaise. Ce sont des milliers d’hommes/femmes qui sont dans des conditions déplorables.
Si le ton est engagé, il est surtout digeste et important à entendre. Damso sait de quoi il parle et d’où il vient. -brunoaleas
L’équipe nationale de football du Japon fait des résultats très décevants (un peu comme dans la réalité). Les sponsors et les fans se lassent ; plus personne n’attend rien des équipes japonaises C’est alors qu’apparait un homme aussi fou que brillant. Un analyste de génie qui promet dans un sursaut d’orgueil de créer lui-même le meilleur buteur que l’histoire n’ait jamais connue !
Pendant ce temps, Isagi, notre protagoniste, vient de perdre sa seule chance de participer au tournoi national de football. Ruminant son échec et laissant tomber ses rêves, il reçoit une lettre de la fédération nationale de football. Il a été sélectionné pour participer à un “projet d’amélioration de joueurs”. Lui et 299 autres avant-centres de moins de 18 ans devront vivre ensemble et s’affronter sur le terrain sans arrêts, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un !
Après un tel entrainement intensif et le génie de leur coach, le vainqueur deviendra forcément le meilleur buteur de l’histoire !
Avouons que mélanger les thèmes de survie (Battle Royale, Mirai Nikki, BTOOOM) et de sport (Eyeshield 21, Prince of tennis, Hajime no Ippo), il fallait y penser ! Ces deux genres se combinent parfaitement. Le côté “nekketsu” du sport et la tension dramatique des battles royales s’allient pour nous donner une œuvre où la progression du protagoniste et sa survie (enfin, la survie de son rêve) sont intimement liées.
Tous les personnages pris dans cette expérience folledingue n’ont que deux choix : progresser ou abandonner. Ils devront tous s’affirmer et subir des évolutions psychologiques pour rester dans la course et s’approcher un peu plus de leurs aspirations. Ce qui différencie le plus cette œuvre de ses contemporains du genre “sports nekketsu” est sa philosophie. Sa façon d’envisager le mental de compétition. Là ou dans Olive et Tom, on traite des bienfaits du travail d’équipe et de toujours croire en ses amis, Ego, le coach si bien nommé des jeunes de Blue Lock, ne fait qu’encourager l’égoïsme et l’individualisme de ses joueurs. Ecraser les autres pour devenir le meilleur. Manipuler ses équipiers pour se démarquer. Tant de moyens de devenir le plus fort qui seront systématiquement récompensés. Ainsi, les protagonistes sont petit à petit emportés dans cette spirale de la folie. Leurs rêves d’enfances de devenir le meilleur deviendra une obsession maladive, voire un prétexte de vie ou de mort. Autant vous dire qu’on a rarement vu autant de tension et d’enjeux dans un manga sportif.
Je m’attendais à un déroulement du scénario très prévisible mais l’auteur est très doué pour placer de nombreuses fausses pistes et diversions dans son récit. Son déroulement se voit alors plein de surprises.
Le héros, loin du bourrin de shonen à la force herculéenne, n’a rien d’impressionnant en technique ou en physique, comparé aux autres joueurs. Via son observation très précise et son intelligence, il arrive à tirer son épingle du jeu. La métaphore du puzzle est beaucoup utilisée. On peut parfois penser à David contre Goliath, où notre héros chétif est mis en face de véritables démons du ballons ronds. Celles où, lorsque après une longue réflexion, toutes les pièces se mettent en places et le ballon est frappé. Toutes ces situations sont ressenties intensément et procurent du pur plaisir cathartique.
Pour ce qui est du dessin, c’est un peu plus compliqué. En général, il n’est pas très détaillé, apparaissant comme une arme à double tranchant. Les décors sont très vides et froids. Les personnages portent tous la même combinaison noire et ennuyeuse. Cela peut donner un effet “chambre froide” un peu désagréable. Par contre, c’est dans l’action que tout le talent de l’auteur s’exprime. En effet, le manque de détail sur les décors et les personnages permettent un plus grand focus sur les mouvements.
Et quand on parle d’action et d’énergie, Blue Lock est intouchable. Les mouvements, les tirs, les acrobaties sont dynamiques et fluides. Plus la tension monte, plus les joueurs sont excités par le match. Leurs énergies sont toujours évoquées par ces gerbes d’encre noire, parcourant leurs membres comme des éclairs de jais, sursautant de leurs regards comme si leur exaltation ne pouvait être contenue.
Blue Locks’impose comme un shonen immanquable. Si le thème du football rappelle surtout des dessins animés de notre enfance comme Olive et Tom ou Inazuma Eleven, Blue Lock s’adresse à un public plus mature en délivrant une histoire trépidante. L’énergie déborde des pages et le frisson est garanti.
Pour les passionnés de mangas, l’œuvre sera enfin disponible dans nos librairies dès le 2 juin. Les éditions Pika ont entendu mes prières !
Le changement, c’est maintenant !!! JE SUIS… UN TIREUR ! -Isagi Koichi
Il y a quelques jours, Jack White a joué au Saturday Night Live. L’invité rend hommage à Eddie Van Halen. Il révèle utiliser une guitare offerte par le défunt.
La guitare a été conçue par Eddie. Eddie a été très bon avec moi, et il a veillé à ce que cette guitare soit faite pour moi selon mes spécifications.
Ce soir, je ne compte pas insulter le talent de cet homme en essayant de jouer une de ses chansons. Merci encore Eddie pour cette guitare et repose en paix, grand homme. –Jack WhiteContinuer la lecture →
Joji a décidément trouvé sa voie. George Miller en est à son deuxième album. Nectar impressionne via sa dimension si soignée. Nous assistons à un travail hors-pair des instruments à cordes, parfaitement calibrés pour une voix assez romantique, parfois déprimante.Continuer la lecture →