Baby Driver est le sixième long-métrage du cinéaste anglais Edgar Wright. Après avoir réalisé la Trilogie du Cornetto, et s’être éloigné de la machine hollywoodienne qui gérait Ant-Man (2015), il est de retour pour une comédie musicale sous forme de courses poursuites, braquages de banques et histoires de vengeance.
Baby, interprété par Ansel Elgort, est un jeune et habile conducteur qui se charge de conduire et sauver des criminels avant et après qu’ils ne dérobent tout l’argent entreposé dans des banques. Il travaille pour un mafieux des temps modernes, nommé Doc et joué par l’acteur Kevin Spacey.
Un beau jour, Baby fait la rencontre de Debora, une serveuse tout aussi passionnée de musique que lui, et le coup de foudre s’abat sur lui. Il envisage alors de ne plus être complice de magouilles menant sa vie en danger, mais quel est le prix à payer pour s’échapper de cette routine ?
Etant un mélomane fini, j’ai savouré le visionnage de cette comédie musicale particulière.
A cause d’acouphènes, Baby est toujours muni de ses écouteurs, immergeant entièrement le spectateur dans les morceaux qu’il écoute. Plongé dans une bande son à l’ambiance rock ou encore funk, le spectateur contemple un film qui met en honneur le quatrième art. Chaque scène est chorégraphiée au millimètre prêt pour que les actions se fondent sans problème avec les chansons en arrière-fond. C’est à ces moments mêmes que l’on se rend compte à quel point le rythme de Baby Driver représente une excellente preuve qu’Edgar Wright est fait pour réaliser des films d’action. On ne s’ennuie jamais, notamment grâce à des courses de voitures filmées de façon palpitante. Mentions honorables au titre « Hocus Pocus » du groupe Focus qui intervient et se mêle parfaitement à une séquence inoubliable et à un Jon Hamm époustouflant.
Toutes ces éloges nous amènent à une conclusion claire et nette : cette œuvre est une véritable leçon de cinéma au niveau de son montage. Les fans les plus dévoués à la filmographie du réalisateur retrouveront toute sa verve, ses signature et astuces techniques.
Certaines personnes n’accrocheront peut-être pas à la performance d’Elgort. Pourtant, il assume une interprétation assez atypique du personnage qui se veut « petit justicier au milieu de vrais truands ». De par sa joie, il assume un caractère que j’ai rarement vu à l’écran. J’ai vraiment hâte de voir quels seront ses prochains rôles au cinéma et sens un présage d’une future carrière réussie le concernant.
Un thème que l’on observe à chacun des films de Wright est également présent dans Baby Driver : la mise en évidence d’une victime.
Tout comme dans Shaun of the Dead (2004) ou bien Scott Pilgrim (2010), les personnages principaux subissent un quotidien devenant plus que chamboulé. C’est ainsi que tout le monde peut s’identifier, s’attacher et s’émouvoir devant les protagonistes que Wright nous présente.
Pour ce qui est de l’humour général, Wright nous a habitué à bien mieux. Quelques blagues tombaient à plat, comme celles entre braqueurs, mais ce n’était pas exécrable au point d’enlever tout le charme de l’intrigue et de ses péripéties.
Notre clientèle était faite pour une moitié d’un public friand de spectateurs drôles et brutaux, pour l’autre moitié d’enfants.
Telles étaient les paroles du réalisateur et scénariste français Ferdinand Zecca (1864-1947). Cette citation, définissant un public déterminé, peut se coller à Baby Driver étant donné qu’il dévoile parfois des scènes très brutales et d’autres saupoudrées de féerie. Cette même « féérie » se centre principalement autour de la relation entre Baby et Deborah. Les rêves de Baby, s’imaginant Deborah libre et prête à l’aimer comme jamais, me perturbaient de prime abord. Ensuite, visionnant le film une deuxième fois, je me suis laissé séduire devant ces images, considérant le tout comme un conte.
C’est pourquoi, un enfant sera surement tout autant subjugué qu’un adulte par l’évolution du scénario. Assez souvent mésestimé en Europe, Wright fait partie de ces artistes à suivre avec assiduité, tant ses créations sont fascinantes.
DRAMA