Le critique Jean-Philippe Guerand ne tient pas sa langue dans sa poche. Il diagnostique sévèrement un film : Avec la banalisation du fantastique et la généralisation des effets spéciaux, le cinéma moderne a perdu une partie de son âme en troquant l’innocence des pionniers contre une technologie hypersophistiquée. Nous sommes en 1992. L’œuvre jugée mauvaise se nomme Candyman.
Ces paroles résonnent encore. Observez l’ignominie visuelle qu’est Flash, réalisée par Andrés Muschietti. C’est pourquoi, faire un bon dans le temps, puis, comprendre le succès des classiques du cinoche, n’est pas insensé.
Les années 80 ne me fascinent pas du tout (à bas le disco, s’il vous plaît). Pourtant, les spectateurs découvrent Stand by Me à cette époque… étudions son cas, et la raison pour laquelle il apparaît, encore aujourd’hui, comme un film franchement bien écrit.
Direction l’Oregon. On y suit quatre garçons d’une douzaine d’années. Ils partent à la recherche d’un corps… celui d’un enfant de leur âge, Ray Brower. Les jeunes aventuriers souhaitent passer dans les journaux grâce à leur découverte.
Une fois embarqué parmi cette bande, il est impossible d’abandonner l’écran. Comment vont-ils s’en sortir dans la nature ? Ce pauvre Ray est si facile à retrouver ? Qui veut vraiment passer dans les journaux ? Mais surtout, qui sont réellement ces gamins ? Cette aventure n’est qu’un prétexte pour étudier ces personnages. Lorsqu’on s’en rend compte, le scénario brille de plus belle. Stand by Me dévoile diverses fêlures. Le petit frère en deuil. Le faux vaurien voulant s’éloigner de tout le monde. Le fanatique de guerre. Ces quelques exemples nous plongent dans un monde sans artifices foireux, sans fond vert abusif, sans attitude superficielle.
On transpire tout au long du parcours pour savoir quel final nous attend. D’ailleurs, ce final détermine la beauté de l’œuvre. De fait, les dernières paroles de notre narrateur provoque une envie : pleurer à chaudes larmes. La réalisation de Rob Reiner donne à réfléchir. L’amitié est amour. Mais n’oublions pas que nos similitudes ne définissent pas entièrement nos amis. Nos différences réunissent du monde !
En juin, les citoyens belges se rendront aux urnes pour élire leurs représentants au fédéral, à la région et à l’Europe. Stand by Me peut réellement s’interpréter comme une certaine prise de conscience, tant sa fin est d’une sagesse extrême.
Que désirons-nous pour l’Autre ? L’œuvre semble développer un message clair et net : il faut d’abord travailler sur soi-même pour vivre en société.
brunoaleas