Incroyable mais vrai

On peut tromper mille fois mille personnes, non, on peut tromper une fois mille personnes, mais on ne peut pas tromper mille fois mille personnes.

Serait-ce la philosophie propre à Quentin Dupieux ?
La citation est tirée de
La Cité de la peur. Ce film des années 90 est porté par une troupe d’humoristes, Les Nuls. A l’époque, Dupieux est bercé par leurs sketchs décalés, plus proches des Monty Python que des Inconnus. Les chiens ne font pas des chats ! Quentin se lance alors dans une filmographie au style bien à part. Son humour n’est pas celui de Nicolas Bedos. Ses images ne sont pas celles de Julia Ducornau. Quentin Dupieux est un auteur. Qu’importe ce qu’il raconte à l’écran, son univers assume une veine humoristique assez atypique.

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Incroyable mais vrai narre 2 histoires fantastiques. Le cinéaste touche aussi à la science-fiction, en décrivant 2 personnages pétrifiés par l’idée de vieillir. Ils adorent les nouvelles technologies et désacralisent leur biologie. Comme un conte pointant vers une morale, les récits affichent la démesure humaine et ses conséquences toxiques. Certains protagonistes sont prêts à tout pour ne pas subir la vieillesse. Ils deviennent alors pitoyables.
Le réalisateur filme bon nombre de leurs passages pathétiques : faux exploits sexuels, envie de starification incompréhensible, etc. Il ne se voile pas la face quant aux personnes contre-nature.

C’est une maladie qui existe. Moi, j’en fais un conte fantastique, mais c’est une vraie maladie. Des gens sont terrorisés par le vieillissement. Ils font tout pour reculer, alors que c’est perdu d’avance. On ne peut pas remonter le temps à ce point là. C’est même absurde d’essayer. C’est une course contre la mort. Enfin, c’est un truc flippant. Quentin Dupieux

En termes d’astuces techniques, les flous en arrière-plan font mal aux yeux. Dommage, lors de ses interviews, on ne questionne jamais l’artiste sur le sens de ce choix esthétique.
Heureusement, le film se regarde et s’apprécie, tant ses personnages sont succulents à observer. Il demeure une belle porte d’entrée pour découvrir l’univers dupieuesque, tant l’exercice de la satyre est réussi. Puis, face à la filmographie de Mr. Oizo, comprendre n’est pas l’objectif premier… rions de l’absurdité de la Vie.

brunoaleas

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