Il aura fallu attendre 4 ans pour voir naître une nouvelle création des Phoenix : Ti Amo, l’album qui succède à Bankrupt! (2013). Etant un passionné de ce groupe versaillais, j’ai écouté chacun de leurs six albums. J’ai une sacrée préférence pour Wolfgang Amadeus Phoenix (2009) et pour l’atypique Alphabetical (2004).
Le jeu sophistiqué des guitaristes, la voix naïve du chanteur, leur batteur au jeu ultra dynamique et leur attrait pour les synthés m’ont toujours fascinés.
Néanmoins, dès que j’ai entendu leur nouveau single, « J-Boy », j’ai tout de suite eu l’impression qu’ils s’étaient enfermés dans un style musical qui n’est plus aussi inédit qu’il y a quelques années. Ma peur résidait en une pseudo-croyance: et si on avait affaire à une routine sonore produite par leurs soins?
Je m’étais trompé! Certes, un style particulier commence à coller à leur peau depuis un certains temps (ce qui peut assez vite me lasser), cependant, on ne peut nier qu’à la fin de chaque écoute de leurs projets, on sent une volonté d’innover encore et toujours.
Ti Amo est par conséquent tout sauf un « navet made in Français ».
D’autant plus qu’il tombe à un moment très important de l’année! Publié en juin, cet opus prépare le terrain pour certains vacanciers n’attendant que des morceaux relaxants et dansants. Est-ce que ces musiciens ont remplis la tâche de livrer un album qu’on n’oubliera pas, vu qu’il s’adaptera parfaitement à cette ambiance estivale de l’année 2017?
Les chansons appropriées à cette partie de l’An détiennent quelques caractéristiques notables. Un titre pour l’été te fait oublier la chaleur des environs, le stress du quotidien et que les heures tournent! Lorsqu’on écoute ce type de son, on est convaincu d’écouter une valeur sûre parfaite pour tes deux mois de détente. En d’autres mots, j’attends toujours des morceaux qui m’aident à m’assoupir et à me motiver pour des vacances d’enfer!
Ti Amo n’est pas le meilleur projet du groupe. Trop court et pas assez intense. J’aimais vraiment quand, tout comme dans leurs précédents albums, certaines pistes faisaient plus de 5 minutes (laissant leur créativité jouer à fond). Il est vrai qu’ils se limitent toujours à une moyenne de 10 morceaux par opus, mais avec ce petit dernier, je suis resté en manque.
« J-Boy », excellent pour toutes ondes radios, m’a un peu irrité. Je ne suis pas jaloux de leur succès, ni même de leur talent. Je ne m’habitue pas à ce morceau trop carré, basique et répétant tous les codes de Phoenix.
Les paroles chantées en italiens, français et anglais déstabilisent aux premiers abords, pouvant rendre notamment le titre « Ti Amo » assez ridicule. Pourtant, plus j’écoute l’album, plus j’adhère à ce parti pris de la part du chanteur.
Quant aux sonorités de Ti Amo, elles sont adéquates aux périodes de juillet/août.
« Goodbye Soleil » représente ce que je retiens le plus de l’album. Le groupe a récupéré le son de synthé déjà présent sur « J-Boy » pour créer une toute nouvelle ballade qui vaut bien mieux que son antécédent. Les mélodies s’incrustent assez facilement dans nos mentalités et s’alignent pour laisser place aux guitares envoutantes qui signent le final de l’audition. « Goodbye Soleil » remplit donc convenablement sa mission: un agréable potentiel d’accompagnement, lorsque l’auditeur se prélasse au Soleil.
Une danse mouvementée est au rendez-vous avec « Tuttifrutti », alors qu’un slow s’impose pour ce qui est de « Fior Di Latte ».
« Via Veneto » pourrait calmer la plus angoissée des personnes durant ses congés.
« Telefono », lui, clôt l’album de façon plaisante. Etant un amant de la langue italienne, j’étais ému au moment où j’ai entendu le chanteur délivrés des mots italiens. Je pense qu’un coup de foudre a frappé Phoenix, qui a voulu mettre en honneur cette langue et culture latine.
Malgré le fait que Ti Amo ne m’est pas énormément marqué l’esprit, j’avoue qu’il convient parfaitement à l’été. A l’image d’une bande-son pour une série des 80′, ce dernier opus est tout de même groovy!
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