Giraffe Tongue Orchestra Interview

Brent Hinds, Ben Wheiman, Thomas Pridgen, Pete Griffin and William DuVall viennent d’horizons différents. Ils sont avant tout des musiciens hors pair. Ils sont aussi membres de Girafe Tongue Orchestra : un véritable événement musical ! Broken line est leur premier album. William DuVall est notre invité pour cette interview totalement inédite !

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Quelle est la raison derrière la naissance de GTO ?

L’origine vient de l’admiration mutuelle que nous avons depuis longtemps les uns pour les autres. Ben Wheinman et Brent Hinds m’ont d’abord abordé pour collaborer sur GTO, il y a approximativement 7 ans. Cependant, pour de nombreuses raisons incluant nos emplois du temps chargé avec nos autres groupes, il a fallu attendre jusque 2016 pour que tout se concrétise enfin.

Pourquoi avez-vous choisi la girafe comme symbole de votre groupe ?

Brent Hinds visitait la section des girafes dans un zoo en Australie. Il a eu l’occasion de leur donner des bananes. Selon Brent, ces girafes ont été capables de prendre les bananes de sa main, de les éplucher et de les manger en un seul mouvement rapide rien qu’avec leurs langues. Brent était tellement impressionné qu’il a suggéré que le nom du groupe soit Girafe Tongue. Le mot Orchestra a été ajouté plus tard. Nous étions tous d’accord pour dire que la girafe était un animal magnifique et unique. Brent Hinds en est un aussi d’ailleurs.

En termes de musique, vous notez sans doute une différence entre un groupe comme Alice in Chains et GTO.

La musique de GTO est la somme totale de toutes nos influences musicales provenant de notre enfance. L’album Broken Lines a de tout : du punk au rock progressif jusqu’au disco, parfois dans la même chanson. GTO impose sa propre marque complètement séparée de nos autres groupes. Ce groupe représente une étape majeure pour chacune de nos carrières.

Qu’apprenez-vous en jouant avec des musiciens provenant d’autres groupes ?

Collaborer pour écrire des chansons est une des choses les plus intimes qu’on puisse partager avec quelqu’un, particulièrement quand ce quelqu’un prend la musique au sérieux comme Ben, Brent et moi-même. On peut vraiment en apprendre énormément sur la manière dont l’autre pense et comment il structure ses idées. Je me sens privilégié d’avoir eu cette expérience avec Ben et Brent. Et je suis très reconnaissant d’avoir interprété un album, et sur scène, avec Thomas Pridgen et Pete Griffin. En comptant le fait que le sentiment est partagé pour eux, je suis empli de gratitude.

Discutons de vos chansons. J’ai l’impression que les paroles ‘Blood Moon’ essaye d’évoquer quelque chose d’universel à propos de la vie moderne.

Oui. L’inspiration initiale pour les paroles de ‘Blood Moon’ nous est venue après avoir vu un jeune couple s’embrasser alors qu’ils remplissaient leur réservoir d’essence dans une station-service, à l’Est d’Atlanta. Ils étaient si beaux ensemble. Ils m’ont frappé comme l’incarnation idéale d’une jeunesse fabuleuse – tu peux avoir peu d’argent, mais tu as tes amis, tu as ton amour et quand tu sors le soir, le monde entier est à toi.

Dans le clip de crucifixion, vous comparez Donald Trump à Adolf Hitler. Qu’est-ce qui vous mène à voir le gouvernement américain de cette manière ?

Récemment, l’Amérique a certainement pris un tournant très malheureux en politique. Mais l’attitude latente qui a mené à ce virement politique, elle, était présente pendant des décennies, voire des siècles, même avant la fondation de l’Amérique. La vidéo de crucifixion a été créée plusieurs mois avant l’élection présidentielle de 2016. Mais de nombreux événements dérangeants ont prit place dès les premiers jours de la campagne. La frénésie nationaliste et la violence attisée au rallye de Trump semblaient étrangement rappeler les incidents qui ont pris place en Europe, avant la Seconde Guerre mondiale. Et avec tout cela, il y avait les coups fourrés qui ont eu lieu dans l’envers du décor par chacun des partis politiques majeurs en Amérique, durant la campagne de 2016. Ils ont pavé le chemin de la victoire de Trump et la situation dans laquelle l’Amérique se trouve aujourd’hui. Il y a un vieil adage qui dit : C’était écrit sur les murs. Ce qui s’est passé est évocateur. Il semble juste que l’art reflète les sentiments de l’artiste sur ce qu’il se passe.

N’est-il pas difficile d’être d’accord avec chaque membre quand vous composez ?

Lorsque plusieurs individus avec des personnalités fortes se rassemblent pour collaborer, il est inévitable qu’il y ait des différences d’opinions occasionnelles. Il y a aussi une immense admiration mutuelle, ce qui engendre beaucoup de confiance. Je pense que nous avons fait du bon travail sur GTO, en nous permettant de bien diviser les charges. Je les laisse s’occuper de la musique et ils me laissent m’occuper des paroles ainsi que de la mélodie. Cette confiance et cette division du travail sont les raisons pour lesquelles nous avons réussi à créer un son que nous n’aurions pas pu achever autrement.

Derrière les paroles sombres du morceau, y a-t-il un message d’espoir ?

Absolument. Je pense que le sentiment prépondérant de l’album est l’espoir. Ça parle de réaliser son propre pouvoir malgré l’impression d’être écrasé par les circonstances.

Parfois, quand j’écoute votre musique, j’ai envie de danser. GTO est-il plus pour les danseurs ou pour les révolutionnaires ?

LES DEUX ! La révolution n’est rien sans la danse, de préférence dans la rue.

DRAMA – Interview réalisée le 17/05/17

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