Népal est parti trop tôt. En novembre de l’année passée, la triste nouvelle tombait et laissait un grand vide dans le monde du rap. Ce poète de Paname avait une plume vraiment particulière. Il se détachait des artistes bling-bling à l’ego surdimensionné ou aux messages dérisoires. Sa philosophie artistique (oui, je mêle les deux mots) était de rester positif tout en comprenant les vices de nos systèmes sociétaux.
Lui qui fondait le label indépendant Les Gars Laxistes. Lui dont la communauté réussit même à partager sa vison sur le plateau de Clique TV.
Ce beatmaker privilégiait les petits plaisirs de la vie à la haine.
Du bouddhisme à l’anti-capitalisme, les pensées de Clément di Fiore ont marqué le rap français.
Du lundi au sunday, bloqué dans ma tête
Ma vie, c’est un film de Sundance, des fois il s’passe R
J’préfère rester en dehors des ennuis
Mais j’ai deux, trois plavons si tu t’ennuies
On reste coffré dans des bulles d’air, même après l’averse – « Sundance »
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Cette ville est sinistre, partout le ble-dia s’immisce
Faut pas qu’on oublie la magie qu’il y a dans nos iris
Te laisse pas désarmer, la réalité tu la crées en partie
Chaque action un grain dans le sablier qui t’es imparti – « Trajectoire »
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La vie, c’est une brasse
Tu peux sonder les abysses ou nager en surface – « Rien d’Spécial »
brunoaleas – Photos ©Lucas Matichard