Ce sont les maltraitances mentales qui mènent à la paranoïa. Il va en être question de manière effrénée dans 10 Cloverfield Lane.
Michelle décide de tout plaquer du jour au lendemain. Alors qu’elle fuyait au volant de sa voiture, elle est éjectée de la route. A son réveil, elle est enchainée à un tuyau et enfermée dans une pièce sans fenêtres. C’est ensuite que Michelle apprend qu’elle et Emmett sont détenus dans le bunker du dénommé Howard. Howard juge bon de les maintenir captifs car il sait que l’air à l’extérieur est devenu irrespirable et toxique pour tout humain sur Terre.
Grande découverte cinématographique, ce film est brillant. Il m’a tout de suite emporté dans son univers clos et délirant. En effet, tout au long du film, j’ai vécu le même questionnement que Michelle et Emmett, au sujet de la véracité des paroles d’Howard.
Une fois enfermé, il est aisé de conditionner un cerveau et lui faire croire que dehors, le danger règne. J’ajouterai même qu’à notre époque, il est d’autant plus facile de se méfier des gouvernements ou autres associations, même en n’étant pas emprisonné. A quand l’utilisation des armes nucléaires ? Est-ce qu’ISIS prépare la chute de l’Europe ? Ces 2 questions sont le genre d’interrogation typique du quidam, de nos jours.
Michelle, elle, va se consacrer à plusieurs réflexions qui tournent autour d’une idée centrale : sa liberté ne doit pas avoir d’obstacles imposés par qui que ce soit.
Le grand point fort de 10 Cloverfield Lane est de complètement ressentir le climat de méfiance totale qui règne entre les 3 protagonistes. Je me suis clairement senti piégé avec eux. Ma catharsis était vraiment torturée car certes des révélations tombaient mais je ne pouvais jamais m’imaginer qui allait survivre ou mourir.
Le personnage de Michelle m’a impressionné. De fait, elle symbolise une révolte contre la prison dorée proposée par Howard, ce geôlier qui apparait d’on ne sait où. Michelle n’est pas le genre de personne à tergiverser, elle examine les lieux et analyse les personnalités qui l’entourent pour enfin faire le tri entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas.
Howard, lui, se positionne en dirigeant tout puissant, et veut tout contrôler, tel un démiurge d’une nouvelle ère. Se tenant sur ses gardes vis à vis des attaques externes et internes à son bunker, il vérifie chaque action d’Emmett et Michelle : ils subissent une véritable de dictature, à peine voilée.
Vu qu’Howard semble de plus en plus étrange, Michelle va essayer d’apprendre la vérité par elle-même. Les frissons apparaissent aux instants où Michelle défie la susceptibilité d’Howard et l’adrénaline monte à chaque fois qu’Howard est sur le point de découvrir ce qu’Emmett et Michelle concoctent dans son dos.
Le suspens est à son comble du début à la fin et les rebondissements ne manquent pas à l’appel.
En d’autres mots, 10 Cloverfield Lane est un sublime thriller où la conscience du spectateur peut subitement être mise à mal.
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