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Ces artistes et leur virage à 180°

Quand nos musiciens préférés pondent toujours les mêmes sons, autant sortir de sa zone de confort puis, écouter des morceaux mémorables. Voici 2 solistes et 2 groupes adoptant un virage artistique assez intéressant.

Asia Ghergo

Asia Ghergo ne fait pas les choses à moitié. L’artiste se fait initialement connaître grâce à de nombreuses reprises guitare/voix diffusées sur sa chaîne Youtube. Cette fois, après avoir (sans doute) goûté aux fêtes, ou rave party, la voici fondant sa voix à des nappes électroniques. Electriques. Fascinantes. Espérons que ses prochains titres soient aussi inspirés que ‘X Sempre’.

Arctic Monkeys

Arctic Monkeys demeure un excellent groupe malgré un album de merde au compteur. Je ne fais pas référence à The Car. Mais plutôt à AM, quand le minimalisme tue la créativité. Cette critique s’y attarde en long et en large. Cependant, les Anglais savent composer divers albums très riches.
Le virage artistique se sent alors au niveau de leur jeu, plus précisément, au niveau du rythme de leur jeu. On passe d’un Matt Helders jouant à la vitesse du son à un batteur lent et peu généreux quant aux folies rythmiques. Pour quel résultat ? Servir un crooner de plus en plus confiant, le surdoué Alex Turner.

Thomas Bangalter

J’ai toujours été motivé par la réinvention. Ce fut la phrase d’accroche utilisée par Les Inrocks pour leur pauvre interview face à Thomas Bangalter, moité de feu Daft Punk. Une interview au vocabulaire pompeux dévoilant un artiste qui répète une et une idée… se réinventer, c’est important. Le personnage intéresse peu. Par contre, comment nier son envie de composer de la musique classique ?! En matière de virage artistique, l’ancien robot pose la barre très haut. L’album Mythologies sera à écouter mille fois ? Seuls les puristes nous le diront. Pour l’instant, il demeure une belle expérience musicale.

Idles

Au moment où le clip de ‘Dancer’ se découvre… tout est déjà trop culte. Idles revient en force. Les pas de danse à mourir de rire. Les couleurs disco projetées sur des peaux visqueuses. Les mouvements de caméra fluides et mémorables. L’image est soignée, comme d’habitude.
Alors, où noter le virage artistique du quintet ? Les musiciens s’associent à LCD Soundsystem pour un titre qui passerait nickel chrome dans une cave techno pour ados déchirés. Si l’opus suit cette trajectoire plus ‘pop’, soyez prêts à écouter une bande au summum de son art.

Drama – Ilustration ©Jean-Joseph Taillasson

LA DURE A CUIRE #93

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Subsonica

Subsonica semble critiquer une Italie bloquée dans un passé délirant. Une observation pertinente au vu de son gouvernement fasciste. Après avoir signé le tube de l’époque, vont-ils sortir le meilleur album des dix prochaines années ? Affaire à suivre.

Puma Blue – Holy Waters

Puma Blue met à l’honneur les instruments à corde. Ce fait suffit à écouter ses albums. ‘Hounds’ s’ouvre via une basse trop séduisante. Le morceau est fort planant… à écouter et réécouter pour capter sa richesse sonore.

The Murder Capital

See what you don’t in the clouds. That’s the power of youth.

Sonic Tides – Six Sided Square

Le rock bat son plein à la Cité Ardente ! Empty Head, It It Anita et Sonic Tides font leur retour. Ces derniers pondent un nouvel EP assez garage. Les musiciens s’approchent des Beatles, balancent de sauvages chants et voguent aussi vers quelques mélodies à la fois blues et délicates.

Drama

Deux nouvelles écrites par Bruno Caruana

Voulez-vous déjouer le cycle répétitif et prévisible du quotidien ? Souhaitez-vous voler comme un oiseau ? Et découvrir un auteur à la plume intrigante ? Bruno, notre rédacteur en chef, présente ses deux nouvelles : CROA et Un Poivron Séché casse la Routine. Lancez cette interview, vous ne serez pas déçus !


Interview et photo de Mouche

It It Anita Interview

Combien de merdes s’enchaînent ces dernières années ?! Covid, inflation, guerres… place aux couleurs ! It It Anita honore un chien d’assistance sur la pochette de son nouvel album. Décryptage avec Michaël Goffard, compositeur, chanteur et guitariste du trio.

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Vous adorez honorer vos ingénieurs du son. Vos précédents albums portent carrément leurs noms. Pour bosser sur le nouvel album, vous faites encore appel à Amaury Sauvé. Par rapport aux autres ingés son, qu’amène-t-il de fort quand il travaille votre son ?

Amaury a une sacrée expertise en ce qui concerne les groupes nerveux et puissants. Nous avons beaucoup apprécié son travail sur Sauvé et ça nous a semblé assez naturel de retourner vers lui pour produire et enregistrer Mouche. Avec, cette fois-ci, l’avantage de mieux le connaître, d’avoir une grande complicité et l’envie de produire davantage les morceaux.

Quand on écoute Mouche, ‘Psychorigid’ sort du lot. It It Anita se la joue Beastie Boys ?

It It Anita a envie d’expérimenter, d’ouvrir son spectre et de proposer des choses en plus que sur l’album précédent. Et tant qu’à essayer de produire un morceau un peu plus hip hop, je préfère avoir comme référence les Beastie Boys ! Ce fut assez marrant  et difficile à la fois, les intentions sont différentes, même si sur la fin, les vieux démons ont repris le dessus…

Discutons des paroles de vos chansons. J’ai l’impression qu’elles se réfèrent souvent à des maladies. ‘Authority’ signale un caractère malsain, celui de vouloir contrôler les autres. ‘Kinda the Same’ sonne comme un rêve horrifique. Pour le sixième album, Mouche symbolise l’aide aux personnes à mobilité réduite. Cet animal est, en effet, un chien d’assistance. Cherchez-vous des figures ou images salvatrices pour illustrer vos pochettes ? Des figures contrastant la noirceur des paroles de vos chansons ?

Je ne dirais pas que nos chansons se réfèrent à des maladies, plutôt à des comportements interpellant des individus de notre société. On a choisi Mouche car, depuis quelques albums, on souhaite illustrer nos disques par des noms, des personnages, qui ont influencé la vie de It It Anita. Et Mouche a positivement influencé la vie de notre bassiste Elliot – et donc indirectement celle du groupe – ces deux dernières années. Il nous semble aussi que cet album est plus varié, plus coloré que les précédents. C’est pourquoi on a choisi la bouille de Mouche ainsi que les couleurs pour illustrer ce disque.

It It Anita fête 10 ans d’existence. En tant qu’artiste, qu’as-tu appris de plus important ?

Que c’est un métier fantastique et exigeant ! Toutes ce tournées nous auront permis de voyager et de rencontrer un paquet de personnes formidables. Mais ça demande aussi beaucoup de temps, d’énergie, d’organisation et de travail. On n’a rien sans rien…

Interview menée par brunoaleas – Photo bannière ©Grégory Derkenne

LA DURE A CUIRE #92

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

It It Anita – Mouche

It It Anita offre de nouvelles couleurs, via sa pochette, où s’illustre un chien d’assistance, et ses surprenants morceaux. Le trio s’embarque vers un jeu intéressant sur ‘Psychorigid’. Bientôt, vous en saurez davantage. Une surprise est en vue !

Soft Play

Que devient Slaves ?! Il s’appelle désormais Soft Play et est toujours prêt à péter nos tympans. Un son punk, rock, surtout déglingué.

Deeper – Careful!

It’s the right kind of rhythm. I say to myself. Fall asleep now, you feel like someone else.

Drama

Unicorn Wars : guerre au pays de Bambi

Et si les licornes n’étaient pas ces magnifiques créatures magiques, inoffensives ? Avec Unicorn Wars, Alberto Vazquez vient bousculer notre conception de ces créatures féeriques.

Le paradis perdu

L’histoire se passe dans un monde où une guerre terrible oppose les licornes aux ours en peluche. Selon la propagande des oursons, à l’origine, licornes et oursons vivaient en paix dans la forêt magique. Mais un jour, les licornes ont pris les armes contre eux à cause de la jalousie suscitée par la connaissance que les oursons ont acquit au fur et à mesure de l’histoire. À l’issu de terribles batailles, les maléfiques licornes gagnent et chassent les ours en peluche de la forêt magique.

La contre-offensive

Le film débute dans le Camp Joli Cœur, lieu où la compagnie d’oursons, formée par le sergent Gros Câlin, prépare la contre-offensive. Au premier abord, ce camp ressemble au monde des Bisounours. Cependant, tout change lorsqu’on aperçoit écrit sur la plaque d’entrée : Honneur, douleurs et bisous. Dès cet instant, le spectateur comprend qu’il n’est pas devant un film d’enfant.

L’histoire se concentre sur le développement de deux frère, Dodu et Célestin. À travers le regard de ces deux ours en peluche, nous suivons la préparation de la compagnie à l’art de la guerre.

Un film pour enfants interdit aux enfants

Unicorn Wars est typiquement le film qu’un parent, peu attentif, peut aller voir avec ses enfants. En effet, l’affiche ne fait pas spécialement peur et donne peu d’information sur l’œuvre en soi. La réalité est tout autre car Alberto Vazquez signe une réalisation qui est plus proche d’un film d’horreur que de Bambi.

Hormis le sang qui est très présent, notons également qu’il règne une atmosphère drôle et malsaine. C’est illustré notamment par le fait que la relation entre les deux frères est tantôt fraternelle, tantôt flirt avec l’inceste. De l’autre côté, la devise une bonne licorne est une licorne morte m’a personnellement fait rire.

Hormis le style de dessin très beau, le point fort du film réside dans son humour. Le réalisateur en use de manière particulière. Il mélange l’humour noir à un humour plus grotesque, et cela donne des répliques à mourir de rire.

La nature profondément cruelle des êtres

Au-delà de son monde haut en couleur, à l’instar d’un film Barbie, Unicorn Wars nous compte le récit d’une lutte entre deux camps qui ont une haine infinie les uns contre les autres. Cette haine conduit ces deux races à n’aspirer qu’à une chose, éradiquer l’autre.

Et pour y parvenir, chaque camp n’hésite pas à user de récits de propagande pour alimenter et justifier la haine de l’autre. Finalement, via Unicorn Wars, Alberto Vazquez livre un conte aux couleurs chatoyantes qui sonne comme un terrible rappelle que la haine pervertit même les meilleurs.

Fortuné Kabala Beya

Aftersun

Cette année, nous parlons peu du septième art. Mais un film retient l’attention. Bien plus qu’une production Marvel lancée par des scénaristes arriérés. Aftersun est une expérience cinématographique assez mémorable. Pourquoi ? Pour qui ? Pour tout le monde. Les films d’auteurs sont à surveiller. La première œuvre de Charlotte Wells ne fait pas figure d’exception. Elle s’adresse à un public prêt à trembler d’émotions.

Sophie se remémore ses vacances sur la côte turque avec son père, Calum. Elle s’amuse en faisant du karaoké, en se baignant. A cette période de l’histoire, elle se situe entre l’enfance et l’adolescence. Elle partage avec son père bonheur et conflit. À travers ses souvenirs, elle semble chercher des réponses. Les spectateurs deviennent ses yeux. Les yeux d’une jeune fille qui semble passer à côté d’un évènement tragique, d’un souvenir à la fois doux et amer.

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Aftersun est une expérience naturiste. Je ne choisis pas ce mot au hasard. Le Larousse vient à la rescousse. Naturiste signifie une tendance à prendre la nature pour seul guide dans son comportement, sa manière de s’alimenter, de vivre. La caméra filme chaque action en prenant en compte l’ennui, la spontanéité et complicité des protagonistes. Les décors nourrissent un imaginaire paradisiaque, quelquefois trompeur. De fait, Calum perturbe durant certaines scènes. Lorsque l’œuvre arrive vers sa fin, vous devinerez sûrement pourquoi ce père souffre d’un mal-être visible depuis nos sièges, invisible pour la petite Sophie. La relation père-fille apparaît alors comme un énorme point d’interrogation. A la fin de l’aventure, que reste-t-il ? Une question. Pourquoi ce long métrage est intense à regarder ?

Ma personnalité et celle de mon père sont la base de celles de Calum et Sophie. Mais est-ce que tout ceci s’est produit, est-ce que j’ai vécu ces vacances ? Non.Charlotte Wells

Nul besoin de voyager vers des galaxies pour décrire les failles des êtres humains. La mise en scène de la cinéaste est inspirante. Parfois, il suffit de puiser dans notre passé pour pondre un objet artistique poignant.

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Call Me by Your Name

Tu pleureras ; de tes lèvres montera le nom de l’ami que tu abandonnes et souvent ton pied s’arrêtera au milieu du chemin. Mais, moins tu auras envie de partir, plus tu dois penser partir.

Ces paroles viennent d’Ovide. Et s’il avait raison ? Existe-t-il un art d’aimer ? Faut-il le respecter ? Call Me by Your Name s’affranchit de ces questions. L’œuvre présente deux hommes, deux âges, deux personnages. L’un est fougueux et charmant (Elio, Timothée Chalamet), l’autre est séduisant et curieux (Oliver, Harmie Hamer).

Elio vit au sein d’une famille cultivée. Elle accueille Oliver, un Américain qui découvre les richesses de la Méditerranée. Il est censé aider le père du jeune adulte dans ses recherches archéologiques. La rencontre de nos deux acteurs bouleverse l’ambiance du film. Ils incarnent provocation, séduction et sensualité (tout en sueur !).

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Il ne s’agit pas de dominant ou dominé. Ce film n’impose aucune règle dans leur relation. Nos protagonistes font l’expérience de l’hédonisme dans une Italie excessivement idyllique. Trop beau pour être vrai, comme cette histoire de fusion. Rien n’arrête leurs initiatives, même si elles sont secrètes.
Les bonnes mœurs apparaissent toujours comme un mur dans nos mentalités. Pourtant, les amoureux parviennent à évoluer main dans la main. Elio symbolise véritablement la jeunesse dans sa forme la plus aventureuse. Oliver voit une opportunité de goûter un fruit inoubliable. Rien ne semble superficiel. Sauf que le temps ne sauve rien. Tout a une fin.

Un monologue offre une séquence mémorable. Face à son fil, le père d’Elio adopte une vision optimiste. Il comprend la souffrance du garçon vivant une douloureuse rupture. Sa sincérité fait mouche : Aujourd’hui, tu es triste, et tu souffres. Ne te débarrasse pas de ces sentiments, ils s’en iraient avec la joie que tu as ressentie. Ses mots feront méditer bon nombre d’entre nous. Au lieu de sombrer dans un fatalisme, il joue l’érudit. Pourquoi ? Car les expériences amoureuses nous appartiennent. Personne ne peut détruire le goût d’un baiser, une joie d’antan, une chaleur inestimable.

Le final de l’œuvre ne laisse point indifférent. Les larmes d’Elio… quelle scène, quels frissons ! Le voici séparé d’Oliver, pour de vrai. Que reste-t-il ? Sûrement le souvenir d’un été où aucun code ne dictait aucune action, où chaque folie guidait chaque décision. Ces souvenirs brûlent chez l’adolescent, comme chez les spectateurs. Personne ne peut éteindre ce feu sacré.

brunoaleas

Bossanova chez Kult

Bruno Caruana, aka brunoaleas, publie sa quatrième nouvelle en juillet 2022. Elle se nomme Bienvenue à Bossanova. Le jeune auteur est alors invité chez Kult, une émission de 48fm.
Découvrez tous les aspects de sa création. L’origine de l’histoire. La place de la musique dans l’écriture. La mise en page du texte. Merci à Martha Regueiro.


Bannière photo ©brunoaleas

LA DURE A CUIRE #91

La Dure à Cuire est un concept né en 2018. Commentons l’actualité rock de la moins douce, à la plus brutale. Puis, écoutons sa playlist homonyme !

Empty Head – Tales of the Modern Man

On veut avant tout communiquer de l’énergie et faire bouger le public donc c’est super important pour nous de passer par le test live.François Michels, guitariste chez Empty Head

Sufjan Stevens – Javelin

Quand Sufjan Stevens revient sur sa guitare pour composer une chanson au pouvoir fédérateur, que reste-t-il ? Si ce n’est un moment de pure délicatesse.

Opinion – Pumpkinland

Je ne cesse de croire qu’on évolue chaque jour. Mais un fait m’attriste. Je fais référence à ces moments où je perds des proches… cette pensée me vient à l’esprit, lorsque je lis les paroles du nouveau single d’Opinion. Le jeune créatif mêle chant et guitare provoquant une ambiance grisante. I’m just another person.

Drama